Les fans de film d’horreur sont parfois perçus comme étranges. Quand il s’agit d’initier ses enfants à ce cinéma subversif, ça se complique.
C’est un cinéma qui effraie, qui attire, qui marque. Mais qui s’inspirent de thèmes de vie que vivent aussi les enfants. Et qui se questionne, comme les enfants.
Pour Halloween, (fête aussi pour les enfants), j’ai pensé que ça serait pertinent d’évoquer enfants et cinéma de genre.
Sujet peu évoqué, et pourtant primordial quand nous, les fans de films d’horreur aussi parents.
Au commencement…
Presque tous les jours, j’essaye de me souvenir de mon 1er film d’horreur. Ou de l’âge que j’avais. Et je n’y parviens pas. J’ai le sentiment que c’est un univers qui a toujours été là. Qui m’a accompagnée dans mes différentes étapes de vie.
Ma mère déteste les films d’horreur, et mon père les apprécie avec modération, mais n’est pas particulièrement cinéphile.
Je pense que c’est grâce à mon frère que je me suis plongée dans les films d’horreur. Il m’a fait découvrir Alien et Terminator, qui sont de la SF horrifique, à défaut d’être de l’horreur pure. Ce sont deux sagas qui ne me quittent toujours pas. Immédiatement j’ai été fascinée par l’atmosphère qui se dégageaient de ces films. Des mondes très éloignés des miens, mais à la fois très proches. Les enfants ont peur des monstres. Ou sont fascinés par des robots indestructibles.
Je n’ai donc plus jamais quitté ce cinéma, qui me semble être toujours le plus difficile à comprendre, à décrypter. Et donc, passionnant.
Les années ont passé, et je suis tombée enceinte. Ce qui ne m’a pas empêchée de regarder A l’intérieur, enceinte de 8 mois, avec ma copine de films d’horreur.
J’ai souvent pensé au moment où je pourrais faire découvrir ce cinéma à ma fille.
Comment j’allais m’y prendre. Comment j’allais gérer le regard des autres.
Car si on doit essayer tant bien que mal de faire ce dont on a envie, j’ai toujours pensé que ce ne sont pas que les parents qui font l’éducation. C’est aussi l‘entourage de manière large. Et c’est aussi important de prendre en compte l’avis des personnes que nous estimons, quand bien même ils ne sont pas toujours d’accord avec nous.
Délicat d’aborder le cinéma de genre avec les enfants?
Pour sa violence certes. Mais je pense aussi que comme le cinéma de genre n’est pas le cinéma le plus respecté, honoré et considéré, son public est parfois aussi mal considéré. Ce n’est pas sérieux, c’est adolescent. Du coup il faut dépasser cette vision en tant qu’adulte pour apparaitre crédible (et j’y travaille toujours!). Afin de montrer à son enfant que c’est un cinéma sérieux, et essentiel. Et aussi aux autres en quoi il peut apporter.
Je ne vous apprend rien en disant que chaque enfant est différent, et que donc la réception aux images l’est aussi. Même s’il est important que le comité de classification donne des interdictions, je ne me suis jamais fiée à ces indications. Moi même j’ai pu être plus marquée par des films interdits aux -12 ans, que certains à – 16 ans.
Par ailleurs, la plupart des fans de films d’horreur ont été des enfants bravant l’interdit, qui ont démarré tôt. Entre 8 et 10 ans pour beaucoup (Julia Ducournau qui a vu à 5 ans, Massacre à la Tronçonneuse).
Exposer son point de vue
Personnellement j’ai oeuvré en mêlant beaucoup de discussions avec ma fille, avec mon intuition. Quand quelque chose du quotidien me fait penser à un film, je lui en parle. Même si je sais d’emblée qu’elle ne pourra pas regarder le film. Parce que je trouve ça important d’intéresser, de susciter la curiosité, mais en expliquant pourquoi pour le moment le film n’est pas adapté. Je pense notamment à La Mouche. A une époque elle ne parlait que de téléportation. Donc on a discuté du film, mais je trouve que visuellement ça pique encore un peu trop. Mais elle a hâte de le voir.
Dans le podcast du PIFFF, les réalisateurs Alexandre Bustillo et Julien Maury évoquent brièvement le sujet. Eux aussi font forcément découvrir l’horreur à leurs filles, mais ils expliquaient également leur montrer des making off. L’envers du décor permet de prendre davantage de recul, de comprendre les mécanismes mis en place pour faire peur. Et c’est quelque chose que je commence à transmettre également. Et cela répond à la crainte des spécialistes qui indiquent que l’enfant voient la réalité, dans ce qu’ils voient à l’écran.
Choisir le film avec ses enfants
Pour les films qui me semblent abordables, j’expose le sujet du film, ce que ça raconte en termes de thématiques. Si ça l’intéresse, très souvent elle est demandeuse de la bande annonce. Et on avise en fonction de son ressenti. Mais pas que!
Le dernier exemple en date c’est Poltergeist. Oeuvre phare du fantastique horrifique, beaucoup de films, s’en sont emparés par la suite. Un classique à voir. Mais elle était attirée par Ca, dont l’affiche a longtemps été dans le salon. Et évidemment, une bande annonce de 1982 et 2017, n’a pas le même impact sur une enfant de 10 ans en 2020.
J’ai insisté en disant que même si le film est vieux, c’est une base à beaucoup d’autres films, et qu’il reste toujours efficace.
Elle a bougonné, mais a regardé. Et évidemment, elle a beaucoup aimé. D’autant plus qu’elle s’est fait surprendre à certains moments, mais sans être terrifiée. Donc ça a été une séance plaisir de l’horreur à l’état brut!
Ma fille est passionnée par l’univers, les planètes. La problématique de l’existence des extra terrestres est donc très réelle pour elle. Je sais que les films en lien avec une invasion ont beaucoup d’effets sur elle.
Ainsi, elle a été très stressée devant La Guerre des Mondes. D’autant plus que le personnage de la petite fille, avec des parents séparés (ce qui est aussi son cas), a créé un lien direct avec elle. Donc elle a profité d’aller chercher de l’eau pour décompresser. Et à la fois, elle était plongée totalement dans le film. Elle a adoré l’expérience, sans faire de cauchemars.
Quand on regarde un film, durant les séquences plus violentes, je m’assure toujours de savoir comment elle les reçoit, avec elle.
L’accompagnement que ça soit dans les thèmes, les films, le choix, les raisons du choix, ou le visionnage, doit être complet.
Non seulement ça donne du sens à ce qu’on regarde, mais en plus ça démontre en quoi ce cinéma peut aider à la réflexion dans ses questionnements personnels.
La sélection
Je vous propose une sélection de films de genre (au sens large) que j’ai pu voir avec ma fille. Je les ai catégorisés en rapport avec ce que ça évoquait pour ma fille. Avec un retour sur ses impressions!
Ces films ont été vus entre 7 et 10 ans environ.
Attention, je ne dis pas que ce sont forcément des films que vous pouvez proposer à vos enfants. Dans la mesure où tous les enfants sont différents, il faut d’abord proposer des films en lien avec la personnalité de vos enfants.
Société
Le cinéma de genre est un excellent genre pour évoquer les relations sociales. La complexité de l’humain, ce qu’on est capable de faire de meilleur, comme de pire, et comment ces deux aspects s’entremêlent.
L’enfance c’est aussi comprendre que les adultes ne sont pas sans failles. Je lui dis souvent que je ne suis pas parfaite, que je ne peux pas être toujours cohérente, car le monde dans lequel on vit ne l’est pas. Et je pense que le comprendre à travers des histoires et des images est le meilleur moyen de le comprendre, et par la suite de l’appréhender.
Edward aux mains d’argent de Tim Burton
Un de mes films préférés qui n’a pas passé le test chez ma fille. Je crois qu’elle a trouvé l’univers trop étrange, et surtout l’attitude de la population envers Edward lui a parue tellement injuste et curieuse, qu’elle a eu du mal à y croire.
Pour le reste, elle n’a pas eu peur.
La guerre des Mondes de Steven Spielberg
Je l’ai évoqué au dessus, elle a été très stressée. A fond derrière les personnages, surtout la petite fille. Elle est restée scotchée, et essayait de comprendre la tactique des extraterrestres. Une belle séance de cinéma.
La saga de La Planète Des Singes
Elle a été impressionnée par les scènes de combat, notamment sur le dernier volet. Car elle avait peur que les singes soient battus. Elle est rentrée directement en empathie pour le personnage de César. Le personnage du singe un peu bêta dans le dernier volet l’a bien fait rire aussi, ce qui a permis une respiration dans le film. Grande amoureuse des animaux, elle était évidemment du côté des singes, dans les 3 films.
Poltergeist de Tobe Hooper
Je l’ai évoqué plus haut, elle n’était pas du tout partie pour apprécier. L’effet vieillot de la bande annonce la rebutait. Et l’effet de surprise a d’autant été plus grand. Pour le moment, je dirais que c’est le film d’épouvante pur qui a le mieux marché sur elle. Elle a eu peur (notamment à la fin quand la mère se retrouve entourée de squelettes ou quand la marionnette attrape le garçon). Mais elle n’a jamais été non plus totalement terrifiée, donc elle a pu apprécier le film.
Et elle a commencé à faire des remarques typiques d’amateur-rice du genre: critiquer les attitudes idiotes des personnages. « Mais pourquoi le gars il regarde pas l’écran de surveillance qu’il est sensé surveiller ?! ».
Du baume dans mon petit coeur.
Contagion de Steven Sodebergh
Le film de circonstance en ces temps de COVID. J’ai eu envie de revoir Contagion, et le contexte fait que ça intéressait aussi ma fille. Entre arrêt de l’école, le confinement, et bien sûr cette maladie inconnue, regarder un film qui fait référence à certains éléments de ce quotidien, permet de se projeter. Et qui sait, peut être avoir des éléments de réponses sur la raison de certaines attitudes, décisions prises…
Le film est assez radical dans sa 1ère partie. Le virus attaque fort, et ça l’a tenue en haleine. Il faut dire que l’on retrouve les mêmes informations que l’on a pu entendre pour le COVID (je sais on doit dire la, mais non je ne veux pas). Notamment dans la manière dont le virus se propage. On y retrouve aussi les théories du complot.
Et son expérience actuelle de la situation l’a amenée à avoir une réflexion intéressante sur Contagion. Elle m’a demandé « Mais pourquoi personne ne met de masques? Nous on doit en mettre partout, et là leur virus est plus mortel et ils en parlent pas du tout! ».
Minority Report de Steven Spielberg
Je lui ai proposé Minority Report car elle est passionnée de sciences. Et l’idée d’une réflexion sur la condamnation de gens basée sur des faits futurs me paraissait pertinente à évoquer. Globalement elle a aimé le film, et elle a surtout stressé lors de la scène où Tom Cruise est dans la baignoire, essayant d’échapper aux insectes robotiques. Elle a eu du mal à s’y retrouver dans les personnages, et surtout la révélation finale.
Batman le défi de Tim Burton
Elle aime bien le personnage de Batman et Catwoman, mais elle a été très dérangée par le personnage du Pingouin. N’ayant pas été très expressive sur le film, je n’ai jamais réussi à savoir si elle avait vraiment aimé ou pas.
A revoir sans doute!
Mars Attacks! de Tim Burton
Elle l’a vu à 5/6 ans et pas avec moi. C’est le seul film qui lui a donné des cauchemars. Le combo martiens+ cerveau apparent+ squelette apparent a eu raison de son doux sommeil (bon pour une nuit, donc je pense que le traumatisme est léger).
Mais elle dit à chaque fois que c’est parce qu’elle était plus petite. Sous entendu que maintenant ça serait différent. A revoir?
The Dark Knight de Christopher Nolan
Là encore, The Dark Knight ne contient pas de scène d’horreur à proprement parler. En revanche, on peut dire qu’il contient des scènes de violence, et que le Joker est un personnage bien étrange.
Le film contient beaucoup de blabla dont elle n’a pas saisi tous les enjeux, mais l’univers l’a intriguée, elle a passé un bon moment.
La saga Alien (Ridely Scott, James Cameron, David Fincher, Jean Pierre Jeunet)
Ma saga préférée, mon héroïne préférée, Ripley! Autant vous dire que j’avais hâte que ma fille découvre la saga Alien. Et pourtant, elle n’était pas tentée à la base. Mais comme pour Les Autres, qu’elle avait finalement beaucoup aimé. Donc elle s’est laissée tentée.
Le 1er film est très bien passé malgré qu’elle ait trouvé ça lent. Elle a bien plongé dans le 2ème, où il est plus facile de s’identifier avec le personnage de Newt. De manière générale elle a trouvé que c’était difficile de faire un classement car elle les trouve tous bien (selon ses mots). Mais elle mettrait le 4 ou le 2 en favori, ensuite le 1er et pour finir le 3.
La mort
La mort, un thème évidemment central du cinéma de genre. Comment peut on imaginer la mort? Qu’est ce qu’elle provoque chez ceux et celles qui restent?
Ce sont des questions qui quand elles apparaissent pendant l’enfance, ne nous quittent en fait jamais. Et c’est pour cette raison que même en tant qu’adulte, il est compliqué de répondre sur ces questions.
Alors un petit peu de cinéma pour aider ne peut pas faire de mal!
Beetlejuice de Tim Burton
A mon grand désarroi, elle n’a pas aimé Beetlejuice! Tout comme Edward aux mains d’argent, l’univers lui a paru trop bizarre. Les aspects horrifiques mélangés à la comédie donnent un cocktail étrange qu’elle n’a pas aimé. Elle n’a pas eu peur, mais elle a été dérangée, et pas dans un sens qui lui a plu.
Je ne désespère pas qu’elle finisse par aimer…
La voix des morts de Geoffrey Sax
La voix des morts est le 1er film véritablement horrifique avec des fantômes qu’elle ait vu. Synopsis simple, elle n’a pas eu de mal à suivre. Captivée, c’est le seul film pour le moment où elle m’a avouée qu’elle avait un peu peur de dormir après…Mais finalement, la nuit s’est bien passée. Elle a donc aimé (contrairement à moi!).
Premier contact de Denis Villeneuve
Même si Premier Contact ne contient pas de scènes horrifiques, la confrontation entre les extra terrestres et les humains est impressionnant. C’est solennel, imposant, et bourré d’enjeux.
Ici, c’est toute la réflexion autour de la communication avec un individu étranger que j’ai voulu lui montrer. Elle a été passionnée par le film, même si j’ai dû lui expliquer le twist final. Une sorte de « oh! » d’émerveillement en est sorti. Je pense que c’est un film qu’elle aura plaisir à le revoir.
Sleepy Hollow de Tim Burton
Elle avait bien retenu qu’elle n’avait pas aimé les précédents film de Tim Burton que je lui avais montré. Donc elle n’était pas très motivée par Sleepy Hollow. Et elle a beaucoup aimé. Le film est cruel mais a à la fois une forte connotation de conte, qui permet de prendre du recul avec le réel. Le personnage joué par Johnny Depp est très drôle et ça a aidé à détendre l’atmosphère. Un très bon moment.
Ca d’Andy Muschietti
On ne peut pas dire que je sois fan des films Ca tant je trouve qu’ils sont surtout des produits hyper calibrés, mais je dois admettre que l’esthétique est réussie. Tout comme les scènes où le clown apparaît (sauf les fins évidemment).
Du coup on m’a offert l’affiche du 1 et ma fille a toujours été fascinée par cette affiche. Pensez-vous, un clown a l’air diabolique, avec un visage à moitié dans la pénombre qui fait « chut », ça ne peut qu’attirer la curiosité!
J’ai toujours été réticente à lui montrer car j’avais peur qu’elle s’identifie trop aux enfants, qui sont les personnages omniprésents dans le film. Mais elle a beaucoup (beaucoup) insisté, et j’ai validé à condition qu’elle n’hésite pas à me dire si elle ne se sent pas bien, et qu’on pouvait arrêté à tout moment.
Ma fille a finalement eu moins peur que ce que je pensais, (la scène où le clown fonce dans le sous-sol a été la scène la plus flippante pour elle).
Elle a beaucoup apprécié cette notion d’affronter et de maitriser ses peurs pour combattre le monstre. Je crois que ça rend la possibilité de le battre beaucoup plus accessible finalement!
Les Autres d’Alejandro Amenabar
Les Autres est un film particulièrement brillant en termes de mise en scène et d’interprétation. Je ne vais pas développer ici mon amour pour le film, mais il parvient à renouveler la manière de faire vivre des présences fantomatiques.
Je ne lui ai pas montré la bande annonce, mais simplement le dvd, et elle a été emballée par l’histoire. Elle a adoré.
Le twist final l’a complètement prise au dépourvue et elle a soulevé beaucoup de questions auxquelles moi même je n’ai pas pu répondre comme « mais s’ils peuvent pas sortir de la propriété là où ils sont morts, comment ça se fait que le mari de Grace ait réussi à venir jusque là? ».
Elle était absorbée par le film, et je pense que c’est en partie dû au fait qu’elle s’est identifiée aux enfants. La petite fille est la téméraire (« mais elle est stupide de sortir la nuit! Elle aura jamais le temps de revenir à temps! »), quand le petit garçon représente la peur légitime des fantômes.
Et le moment de tension maximale pour elle, c’était quand le petit garçon refuse de croire tout de suite sa soeur sur le fait que les 3 domestiques sont des fantômes (et qu’on voit ceux-ci arriver en arrière plan, derrière lui!). Elle lui a tellement raconté d’histoires, qu’au moment précis où il faut la croire, il reste septique.
Par ailleurs, je pense que Les Autres reflète parfaitement la notion de charge mentale qui pèse sur Grace. Car ma fille m’a dit pendant le visionnage « Mais la pauvre, elle est pas rendue au bout de ses peines! ».
Le film est aussi un très bon moyen de montrer aux enfant que toute situation est une question de point de vue. Qu’on peut ne pas avoir la même vision de la réalité. Et que par conséquent, se mentir à soi même implique le fait qu’on occulte beaucoup de choses.
Ma fille a aussi eu sa dose de frissons (et moi aussi, alors que c’était mon 2ème visionnage), donc il c’est un de ses films préférés du genre! Et pas de cauchemars…(du moins de ce qu’elle me dit!).
Héroïnes
Il fallait que je lui propose des films avec des personnages centraux féminins. Et on peut dire que le cinéma de genre en regorgent. C’était important pour moi qu’elle puisse s’identifier, ou en tous cas se projeter dans un personnage qui pourrait lui ressembler.
Coraline d’Henry Selick
Impossible de passer à côté de Coraline. Le film est un conte horrifique qui ne prend pas le genre à la légère, tout en restant accessible aux plus jeunes. C’est vraiment le film d’animation qui réussit le pari ne pas prendre les enfants de haut. Et qui peut faire peur aux adultes également. Elle a adoré, notamment le personnage de la mère. Figure terrifiante, qui montre aussi en quoi la perfection (caractéristique habituelle de la mère au cinéma) est inquiétante.
Logan de James Mangold
Un de mes films préférés que j’aime d’amour: Logan. Avec une petite fille comme héroïne, qui fait tourner les têtes de manière sanglante, je ne pouvais pas ne pas lui montrer. C’était l’occasion idéale de lui montrer une figure badass à laquelle elle pourrait s’identifier. Et pourtant, même si elle a beaucoup aimé le film (au point de le revoir avec moi en version noir et blanc), elle a été assez agacée par son comportement. Elle m’a même dit « Quand même, elle n’est pas obligée de râler pour tout! ».
Les scènes violentes n’ont pas été mal réceptionnées dans le sens où l’univers est suffisamment hors réalité pour qu’elle ne se projette pas personnellement dedans.
Seuls de David Moreau
Seuls ne contient pas de scènes horrifiques, mais le synopsis peut être anxiogène. Des jeunes se retrouvent seuls du jour au lendemain, dans leur ville. Le twist final peut être aussi inquiétant.
Le film a suscité peu d’intérêt autant chez ma fille que chez moi. Il faut dire que c’est mal joué, et la mise en scène tente quelques effets assez laborieux.
The Craft d’Andrew Fleming
Ah The Craft…Un des films de mon enfance. Ma fille étant fan d’Harry Potter, je me suis dit que le film avait des chances de lui plaire. Et….coup d’épée dans l’eau. Elle n’a pas aimé. Je me dis qu’elle se sent encore loin de certaines thématiques pour s’identifier. Par exemple, elle a en horreur (profitons en le temps que ça dure), les garçons. Alors les intrigues amoureuses…Elle a apprécié les scènes de magie, mais elle est restée en dehors pour le reste.
J’aime me dire que le film a quand même germé un peu dans sa tête et qu’elle y reviendra. On peut rêver non?
Fun
Il me semblait pertinent de montrer des films qui sous couvert d’un ton léger, abordent tout de même des thématiques politiques. Comme les ravages du capitalisme par exemple.
Small Soldiers de Joe Dante
Small Soldiers est un de mes films doudous. J’ai une tendresse infinie pour Joe Dante et sa manière de filmer ses personnages avec tendresse. J’ai eu envie de faire découvrir ce Toy Story trash à ma fille. Et elle a passé un bon moment.
Je crois qu’elle est aussi un peu blasée de ma réplique fétiche que je ressors régulièrement « Je suis Archer, émissaire des Gorgonites. Salut Alan, toi la ferme ».
Gremlins de Joe Dante
On continue avec Joe Dante et ses Gremlins. Bien que le film soit à mon sens, plus trash que Small Soldiers, j’ai pensé que le film pourrait l’intéresser. Surtout parce que le film s’amuse à rendre sales et violents, des objets du quotidien. Une autre manière de casser le vernis. Ma fille a moyennement aimé. Elle a trouvé les gremlins assez insupportables. Qui pourrait lui en vouloir?
Zombillénium d’Arthur de Pins et Alexis Ducord
Malgré une direction artistique faiblarde, Zombillénium propose une histoire maligne et prenante. Un peu trop enfantine ceci dit pour ma fille, qui n’a pas été passionnée.
C’est un vrai plaisir de faire découvrir des films de genre à son enfant. Parfois je me trompe dans mes impressions. Parfois j’ai raison de lui montrer que d’aller au delà de ses préjugés peut être payant.
Est ce qu’elle est attirée par le cinéma de genre parce qu’elle aime se faire peur ou par transgression? L’avenir nous le dira.
Je ne perds pas de vue qu’elle regardera sûrement des films interdits sans moi…