Blonde et Spencer sont 2 films dits « biopic » utilisant des ressorts horrifiques pour évoquer les vies complexes et torturées de Marylin Monroe et Lady Di.
Deux monstres de beauté et de glamour qui ont toujours une grande influence aujourd’hui.
Mais quels sont les regards posés sur ces personnages à travers une mise en scène qui sort des chemins balisés du traditionnel biopic?

Même si on ne peut pas considérer Blonde et Spencer comme des films de genre, force est de constater qu’ils en empruntent les codes afin de rendre plus palpables les détresses de ses héroïnes.
Cela montre que le cinéma de genre permet de matérialiser des peurs et des souffrances, ou des moments de vie épiques.

Spencer et Blonde: des points communs dans la différence

Le débat revient régulièrement sur la fétichisation perpétuée par le cinéma de stars (surtout féminines), dans la souffrance. Mon point de vue sur la question est relativement simple.
Dans la mesure où ces personnes ont eu et ont toujours une grande influence sur le public, il est tout à fait logique et cohérent que d’autres créateur-rices s’emparent de ces histoires. Selon moi, le problème n’est pas de faire des films sur des personnes qui ont marqué le monde, mais plutôt quel regard est porté sur ces personnages. Filmer la souffrance ne doit pas être tabou. En revanche, s’interroger sur la manière de la filmer, et ce qu’on veut en tirer pour le public, doit être une vraie question.

Si je m’intéresse à ces deux films c’est parce qu’on peut noter de nombreux points communs:

  • Les héroïnes sont deux stars glamourisées et sexualisées du temps de leur vivant,
  • Ces femmes ont souffert quasiment toute leur vie et passionnent toujours actuellement,
  • Les 2 stars sont mortes tragiquement (l’une overdose de médicament et l’autre dans un accident de voiture),
  • Elles ont eu des entourages toxiques et violents,
  • Les 2 femmes sont mortes à 36 ans,
  • Les 2 films reprennent certains codes horrifiques (et apriori j’aime le cinéma horrifique),
  • Les 2 films sont réalisés par des hommes. Blonde est réalisé par Andrew Dominik, et Spencer par Pablo Larrain. Le 1er est blanc, l’autre racisé.
  • Les 2 films sont sortis quasiment en même temps et sur des plateformes de streaming (Blonde en 2022 sur Netflix et Spencer en 2021 sur Amazon).

Filmer la souffrance ne doit pas être tabou. En revanche, s’interroger sur la manière de la filmer doit être une vraie question

Pourtant, selon moi, les 2 réalisateurs portent un regard radicalement différent sur leurs personnages.
Et cela passe déjà par le titre des films.
Blonde est une référence directe à la couleur de cheveux de Marilyn Monroe, que l’on sait fausse. Ce qui renvoie directement à sa superficialité. C’est également le symbole de sa représentation en tant qu’objet sexuel. Alors qu’on sait que Monroe adorait la littérature et était beaucoup plus intelligente qu’elle n’y laissait paraitre.
Spencer est le nom de jeune fille de Diana. Autrement dit, on s’intéresse ici à ce qu’était Diana avant de rencontrer l’enfer, incarné par la famille royale Anglaise, et donc son mariage avec le Prince Charles. On fait ainsi davantage référence à sa personne, qu’à son statut d’icône déshumanisé.

Des affiches déjà parlantes

On peut également s’arrêter sur les affiches.
Pour Blonde on a en gros plan le visage coupé de Marilyn Monroe, avec son oeil et sa bouche formant un air explicite de séduction. L’intention est donc claire: on s’intéresse ici à ce qu’on connait tous de Marilyn Monroe: son force sexuelle.
Dans Spencer, on ne voit pas le visage de Diana. On peut interpréter cela comme une déshumanisation, ce qui est en partie vrai, car c’est clairement ce qui est arrivé à Diana. Mais ici, Diana se cache de nous, spectateur, public, entourage, paparazzi. Elle veut retrouver son identité.
Sa magnifique robe blanche et brillante et le fond noir créent une grande élégance, mais inquiétante. La robe occupe d’ailleurs la moitié de l’affiche, témoignant de la place étouffante et mortifère de la famille Royale dans la vie de Diana. Donc ici, il s’agit davantage de s’intéresser à ce Diana cachait, contenait, le tout dans une grande détresse.
Dans les 2 cas, les affiches sont percutantes.

Les biopics sont-ils utiles?

Avant de rentrer davantage dans le détail des films, il me semble important de revenir sur le sujet des faits « fictionnés » ou inventés dans les biopics.
A titre personnel, cela ne me pose aucun problème que les scénaristes et réalisateur-rices prennent des libertés sur la vie « réelle » des personnalités.
Déjà parce qu’il est relativement impossible d’être fidèle à la réalité. Chacun-e peut avoir sa vision sur ces stars ou artistes, il est également compliqué de faire confiance à leur entourage. Tout simplement parce qu’on peut douter de leur fiabilité, de leurs souvenirs, voire même de leur subjectivité (quelqu’un de proche ne voudra pas forcément voir des faces sombres par exemple).
Ensuite, parce que même face à une « vérité universelle », on a forcément un regard, un avis qui diverge individuellement, sur un.e artiste. Donc ça peut être au contraire très enrichissant de confronter des opinions, en déplaise à la famille, pour qui c’est toujours évidemment complexe à aborder.
Bref, encore une fois, l’idée est de livrer une vision, un regard. Pas de mettre en image une page wikipedia.

Pour en revenir aux 2 films qui nous intéressent, le 1er élément différent que l’on note, est la structure narrative.
Spencer se concentre sur quelques jours pendant la période de Noël, juste avant la séparation officielle de Lady Di et du Prince Charles. La structure est relativement classique: exposition (personnages, contexte), élément perturbateur ou déclencheur avec ce que cela entraîne comme crise (la descente aux enfers de Lady Di) et résolution finale (elle se rebelle et s’enfuit avec ses enfants).
Blonde, lui est une sorte de patchwork de la vie de Monroe, mélangé à une structure narrative classique. On démarre le film avec une petite partie de son enfance (traumatique), puis on enchaîne avec ses débuts d’actrice, pour passer un long moment sur une période de trouple, pour ensuite évoquer ses mariages et/ou liaisons entrecoupé de tournages, et finir par sa mort. Ces étapes de vie se succèdent sans faire de liens, convoquant l’idée d’une richesse de vie déstructurée, et donc globalement triste.

Blonde – © Netflix

Des structures narratives qui démarquent

Le format de Spencer permet plus facilement de pénétrer dans l’intimité et les pensées de Lady Di. De plus, se concentrer sur une période courte, permet de capter un moment de vie précis, et donc de cerner une partie du personnage.
Par ailleurs, le réalisateur Pablo Larrain, a choisi une période qui n’est pas anodine: la fin du mariage de Diana et du Prince Charles, qui a eu lieu à Noël, dans la demeure de la famille royale. Cela lui permet d’exposer toute la toxicité de cette famille, et de l’impact psychologique que ça a sur Diana.

Il y a déjà eu des biopics sur une vie tout à fait efficace (La môme par exemple, sachant que la vie d’Edith Piaf n’a pas été non plus une partie de plaisir).
Mais dans le cas de Blonde, Andrew Dominik a choisi, soit de ne montrer que des moments de souffrance, soit de montrer toujours plus la superficialité de Monroe.
Et ça démarre fort. Les 1ères minutes d’un film sont cruciales puisqu’on introduit son public dans son histoire.
Ici, pour évoquer l’enfance douloureuse de Monroe, Dominik ne prend pas le temps d’exposer ni sa petite héroïne, ni le contexte difficile de la mère de Monroe. Malmenée par les hommes, et surtout atteinte de maladie mentale. Elle est simplement un stéréotype de la mère aliénée et maltraitante comme on en a vu des milliers déjà au cinéma: « folle », méchante, manipulatrice.
Donc on assiste simplement à la déchéance d’une femme, et du calvaire d’une petite fille. Et c’est tout. Rien sur qui était Marylin Monroe enfant, ce qui l’animait, ce qui la construite. Rien sur ses rêves, ni sa détermination ou comment elle a enclenché son ascension.
Par ailleurs, on sait que Norma Jeane (Marylin Monroe), a subit un viol enfant (probablement par une personne d’une famille d’accueil). Ca aurait pu être un élément intéressant à traiter, qui reflète une violence endurée par Monroe. Mais Dominik préfère se concentrer sur la défaillance d’une mère.

La souffrance filmée dans Spencer et Blonde

Dans l’intro de Spencer, Larrain expose l’environnement militaire dans lequel va baigner Diana. Puis on s’intéresse rapidement à elle. Son côté proche des gens qui a fait sa popularité, quand elle s’arrêter dans un restaurant du coin car elle est perdue. L’attachement à son passé et sa famille qui va faire écho avec le final, quand elle récupère la veste de son père.
Surtout on comprend que tous ces actions ont pour but de retarder son arrivée dans l’antre de la famille royale. Bref, on a simplement un réalisateur qui s’intéresse à son personnage.

Spencer– © Amazon

Une fois l’intro pliée, Blonde enchaîne direct avec une scène de viol, dont la banalité avec laquelle est elle abordée et filmée fait finalement écho à ce crime régulièrement admis (voire défendu), dans le milieu (et toujours actuellement).
Le problème c’est que le réalisateur se contrefout de l’impact que ça peut avoir sur Monroe par la suite. De son point de vue c’est tellement banal que même si elle souffre sur le moment, cet évènement n’en devient jamais un sujet. Que ça soit d’un point de vue systémique, que personnel.

Du côté de Spencer, on enchaîne avec Diana qui retrouve ses enfants, se plie aux absurdités des tenues, encaisse l’humiliation de son mari qui offre le même collier à elle et sa maîtresse, et participe finalement au dîner.
Lors de ses séquences on est constamment dans la tête du personnage, assistant à sa détresse face à ce piège refermé sur elle depuis des années.
Pour illustrer son malheur, Diana est associée au personnage historique d’Anne Boleyn (épouse d’Henri VIII d’Angleterre), d’abord via un livre qui parle d’elle en tant que martyre (elle a été décapitée), puis via une apparition fantastique lors d’un dîner. Il y a donc une volonté de lier le destin entre 2 femmes prisonnières d’un système patriarcal, notamment anglais. Comme si on nous rappelait que tout cela n’est finalement que répétition, sans beaucoup d’évolution.

Dans Blonde, on alterne globalement entre la vie privée de Marylin Monroe qui n’a cesse de sombrer, et sa capacité à montrer toujours plus de superficialité.
Le seul moment où elle est montrer comme heureuse dans sa vie privée sont les séquences de son « trouple » (évidemment non avéré). Mais là encore on a peine à comprendre ce qui les unit, à part l’amour de leurs plastiques respectives.
On passera sur le « daddy issue » (qui a déjà été largement évoqué ailleurs), qui est rappelé tout le long du film, en toute lourdeur.

Toutes les scènes se référant à la carrière cinématographique de Monroe ne sont que pour la dévaloriser.
On la filme se trouvant grotesque et bête lors des premières de ses films, on rejoue la scène du métro déjà connue de tous-e dans 7 ans de réflexion (qui est certainement la scène la plus intéressante du film réussissant à transmettre l’effet de fascination). Ou on souligne que les metteurs en scènes sont surpris d’apprendre qu’elle sait lire.
Même dans sa vie privée on la montre comme une potiche, alors qu’on sait qu’elle lisait beaucoup par exemple.

Blonde – © Netflix


On sait que Monroe était très intelligente et qu’elle jouait la poupée sexy par facilité et obligation. Mais pourquoi ne pas l’évoquer? Pourquoi ne pas montrer ses réflexions dans ses choix de carrières, ses réussites? En quoi c’était finalement un système qui la poussait toujours plus à jouer la poupée sexy?
Chacun de ses choix ou démarches sont ancrés dans un point de vue négatif, ce qui peut conduire le spectateur à en tirer la conclusion que Monroe est finalement la principale responsable de son malheur et de sa superficialité.

Spencer n’évoque pas la vie amoureuse de Diana. Charles est pour ainsi dire absent, et les amants n’existent sont rapidement évoqués pour matérialiser la distance entre eux. Ce qui prend place ce sont ses liens avec l’ancienne reine fantôme, son habilleuse (dont Diana sera flattée d’être le sujet de son amour), et ses enfants.
Pour autant, Pablo Larrain n’occulte pas les répercussions que le comportement et les névroses de Diana avaient sur ses enfants. Son instabilité et ses troubles leur faisaient porter un poids douloureux, sachant qu’ils étaient déjà bien brimés par les protocoles eux aussi.

Par ailleurs, la violence subie par Diana passe beaucoup par la mise en scène. On peut prendre l’exemple de la confrontation avec le Prince Charles.
Ils se retrouvent dans une bibliothèque, symbole de savoir et de culture qui écrase Diana en arrière plan. Charles a plus de respiration car il a une grande fenêtre en arrière plan.
La table de billard a une double signification: il s’agit d’un jeu où l’on doit faire preuve de stratégie (et donc jouer un rôle comme rappelle Charles à Diana). Il représente également une séparation (énorme) entre eux.

Plus la scène avance et plus on voit au 1er plan les boules. Il y a la boule noire symbolisant « le Mal » côté Charles et la boule blanche côté Diana (la pureté donc). On remarque également un groupe de boules rouges (sang) formant une flèche en direction de Diana.
L’ensemble de la séquence est ponctuée de coups de feu venant de la chasse (représentant une violence ancrée dans une tradition), qui angoissent Diana (la proie).
La scène se termine avec Charles qui lance la boule noire à Diana, lui demandant de rentrer dans le rang. Boule qu’elle laissera tomber au sol.
Cette scène résume la domination et l’oppression générale sur Diana.


Spencer– © Amazon

Blonde a le mérite d’évoquer les fausses couches de Marylin Monroe (sujet encore tabou et relativement peu aborder sérieusement au cinéma), mais toujours dans l’idée de montrer toujours plus de souffrance.
Il n’est jamais mentionné son problème d’endométriose (qui mériterait également d’être traité au cinéma). L’explication de cette souffrance, la visibilisation de cette maladie qui touche des millions de femmes, et qui est encore toujours négligée, ne fait pas partie de la vision de Dominik.
On va plutôt la montrer en sang, pleurer, puis elle fera de nouveau sa vie, comme si ne rien n’était ou presque. Sans oublier de ressortir des représentations que les anti avortement adorent: faire parler un embryon. Il utilise ce ressort assez dégueu pour culpabiliser son héroïne. On le voit, on l’entend qui crie son désespoir à cette mère trop superficielle ou incapable d’enfanter.

Des séquences horrifiques utilisées différemment

Si on se concentre sur les parties plus horrifiques des films (toute proportion gardée), leur utilisation est également très différente d’un film à l’autre.
Dans Blonde, ces codes horrifiques sont principalement présents dans la 1ère et dernière partie du film. Cette construction est plutôt intéressante car cela rappelle que la vie de Norma Jeane a commencé comme un cauchemar et se finit comme un film d’angoisse.
Dans la 1ère partie, elle est utilisée pour faire ressentir toute l’horreur qu’une enfant peut ressentir face à une mère violente, et par extension, dans une situation où elle est seule face à un danger. Ainsi, la séquence est un véritable tourbillon cauchemardesque, du point de vue de l’enfant, digne d’une intro d’un film de fantôme ou de malédiction.
Une proposition donc alléchante, mais plombée par la suite pour les raisons évoquées plus haut.

La dernière partie fait davantage écho à un film avec une héroïne enlevée, luttant pour sa survie. On la voit droguée, malmenée, violée (par Kennedy même si ça n’a été révélé nulle part), avortée, perdue, bourrée, bref complètement à la merci des hommes. Ca a au moins le mérite de montrer la domination et la complicité des hommes à tous les niveaux. La dernière image renvoie à l’imaginaire de corps filmé dans des thrillers.
Le tout est filmé avec une alternance couleur/ noir et blanc très mal géré, qui n’apporte rien.
Mais de là, elle devient un objet, un personnage totalement passif jusqu’à la fin. On s’attarde sur sa déchéance. Et comme le reste du film ne la valorise jamais (si ce n’est sa plastique), d’une manière ou d’une autre, cela devient difficile de supporter un personnage tant malmené par son réalisateur.

Dans ce cas, les ressorts horrifiques sont utilisés pour bousculer le spectateur, non pas pour raconter l’histoire de la femme qui a fasciné le plus l’Amérique. Et c’est plutôt dommage quand on s’attèle à un biopic (beaucoup plus que de ne pas forcément refléter la véracité de certains faits).
Dominik a déclaré que le sujet du film était d’évoquer la dualité entre ce qu’on est et de ce qu’on montre (très original, mais il y a plein de manières de traiter ce sujet ceci dit).
Sauf qu’ici il ne montre pas 2 visages, mais seulement celui que tout le monde connaissait déjà, avec une complaisance à regarder la souffrance de Marylin.

Dans Spencer, les codes horrifiques sont présents uniquement dans la dernière partie du film (même si on peut noter quelques apparitions fantastiques de la reine Anne Boleyn).
Cet aboutissement vers l’horreur est le résultat d’une descente aux enfers depuis l’arrivée de Diana au château.
Utilisée comme une poupée à habiller, trompée, infantilisée, ignorée, elle trouve refuge dans son passé, et ses racines familiales. Mais elle constate surtout à quel point elle est devenue seule, que ses souvenirs tombent en miette petit à petit comme cette demeure. Elle est sauvée par Boleyn et reprend le dessus.
On est là dans une séquence rappelant des films de fantômes. Diana est plongé dans les siens, et sera aidée par une semblable.
A partir de là, il n’y aura plus que danses, légèreté, jeu et liberté.


Dans une des séquences finales, la proie (Diana, associé à l’envol des oiseaux), fait face à ses bourreaux de chasseurs, pour extirper ses enfants de là.
Et pourtant la souffrance, c’est aussi le coeur du sujet de Spencer. On voit Diana ignorée, vomir, pleurer. Larrain n’occulte donc pas la maladie, ni le malheur de son héroïne. Mais il ne néglige pas non plus le fait qu’elle soit un sujet, avec une volonté.
Par ailleurs, il met l’accent sur une sororité (Anne Boleyn, son habilleuse amoureuse) qui lui apporteront de la force.

Il y aurai encore certainement beaucoup à dire sur ces 2 films, mais je trouvais ça intéressant de revenir sur 2 films fondamentalement différent sur la forme et le fond, malgré de nombreux points communs.
Cela montre qu’il y a 1000 façons de filmer des héroïnes ayant des vies malheureuses, mais que si on souhaite le réussir, il faut d’abord avoir envie de comprendre son personnage, ce qui n’est le cas de Blonde.

Blonde est disponible sur Neflix, et Spencer sur Amazon.