Le festival international de science fiction Les Utopiales 2019 s’est tenu à Nantes, fin octobre, début novembre comme chaque année.
Conférences, BD, expositions, longs et courts métrages, l’offre de science fiction est particulièrement dense. Difficile de pouvoir tout survoler. Je me suis donc concentrée sur quelques conférences, et longs métrages en avant première.
Emporté par la foule
Premier constat qui ne date pas d’hier, la foule. Cette année (jour férié oblige), le festival de science fiction a été plus que victime de son succès. On peut faire la queue 30/60 minutes et ne pas être sûr-e de pouvoir assister à une conférence ou un film. J’ai par exemple, fait la queue une demi heure (j’étais en milieu de queue, pas du tout en fin), pour une conférence et arrivée au bout, on annonce que la salle est pleine. Du coup les gens sont passés par l’autre côté de la salle, ce que j’ai également fait…
Ensuite l’évacuation de la salle était imposée par une petite sortie difficile d’accès pour l’ensemble de la salle…Et accéder à l’extrémité du bâtiment pour assister à une projection s’est révélé être le parcours du combattant.
La science fiction passionne et c’est tant mieux.
Le pire a été les conditions d’accès à la projection de Weathering with you. Au départ, le festival a confirmé qu’il n’était pas nécessaire d’avoir un billet. Puis devant l’effervescence, un système de contremarques a été mis en place, pendant la projection de The Room. Donc autant dire que la festivalière à côté de moi qui avait planifié d’aller faire la queue pour Weathering with you dès que The Room finissait, a été déçue.
Je n’ai pas de mérite, grâce à l’accréditation, j’ai pu avoir une contremarque dès le début des Utopiales. Je remercie d’ailleurs le service relation presse qui a bien communiqué les informations.
Les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Mais le festival a tenté de réagir en mieux en suspendant la billetterie du samedi, et en affirmant qu’ils réfléchissaient à de nouvelles solutions pour l’année prochaine…La suite au prochain épisode!
Le choix de Sophie
Toujours est il que la bonne nouvelle, c’est que les gens s’intéressent, et pas qu’au côté imaginaire de la Science Fiction. Parce que les Utopiales s’attachent à relier des problématiques présentes, d’actualité, à la Science Fiction. Cela veut dire que les gens se posent des questions sur leur monde, et son fonctionnement. Et surtout, sur son évolution, comment y faire face.
La mauvaise nouvelle si l’on peut dire c’est qu’il est très compliqué de faire un choix. La plupart des conférences sont toutes aussi intéressantes les unes que les autres pour une personne (trop) curieuse comme moi. Sans compter que si l’on veut aussi assister aux métrages qu’ils soient courts ou longs, on est obligé-es de faire des compromis.
Je privilégie toujours les longs métrages qui ne sortiront pas (ou peu) en France. Cette année j’ai pu notamment voir en avant première Little Joe (prix d’interprétation féminine), ou Proxima.
J’ai mis de côté les courts, tant j’ai été déçue de l’année dernière.
Parité y es tu?
Sur 234 intervenant-e-s tout confondu (littérature, sciences, BD, cinéma, expositions, pôle ludique, pôle asiatique et jeux vidéo), je compte 68 femmes. On est donc loin de la parité, ou de son approche.
Par contre, s’agissant du jury, on ne pouvait attendre mieux: sur 5 personnes, 4 sont des femmes!
Quand on entre dans le détail de la compétition internationale, les statistiques chutent. Et ce, malgré une nette amélioration de la représentation des femmes, par rapport à l’année précédente, il faut le noter. Ainsi, sur les 30 courts métrages, seuls 5 sont réalisés par des femmes. Concernant les longs métrages, 3 sur 8 ont une réalisatrice.
Par contre, il y a eu plusieurs conférences autour des questions du genre, ou des problématiques féministes. « Le genre est il un code? », « l’autrice et son ombre », « mon corps, mon choix », etc..Peu nombreuses au regard du nombre total de conférences, mais ce n’était pas non plus le thème du festival. Par ailleurs, les thématiques de ces conférences sont clairement assumées, avec des intervenant-e-s affirmant leur engagement (contrairement à l’année dernière).
Malgré la foule et le manque de temps pour couvrir un maximum de conférences et de projections, les Utopiales restent un rendez vous de la Science Fiction de haute qualité. J’en suis ressorti avec des réflexions enrichies sur la connexion entre notre société actuelle et la manière dont la Science Fiction s’en empare.