Le festival Mauvais Genre a lieu à Tours. Malheureusement, il n’existe plus sous la forme que j’ai connu en 2013, faute de moyens. Ce sont des soirées, à la manière de l’Absurde Séance, qui sont organisées dorénavant.
Dommage, l’esprit du festival était vraiment agréable. Retour sur l’édition 2013.
Le festival Mauvais Genre, kézako?
Le festival existait depuis 2007. Il est né d’ une association, présidée par Christophe Bret. Il était dirigé et animé par Gary Constant, journaliste.
Le festival dure 6 jours. Longs et courts métrages, master class, conférences, ciné concert, expos et dédicaces, la proposition du festival se veut variée. Plusieurs arts se connectent (cinéma, animation, musique, jeux vidéos).
La programmation est axée sur le cinéma de genre: horreur, fantastique, drame décalé…Le but étant de faire découvrir des œuvres insolites.
En 2013, le jury était composé de 4 membres:
- Eriq Ebouaney: Acteur français que je ne connaissais pas mais que j’ai reconnu car je l’avais vu dans pas mal de films en fait: Femme Fatale de Brian De Palma, 2002 (que je n’avais pas trop aimé d’ailleurs), ou encore La Horde de Yannick Dahan et Benjamin Rocher (2010).
- Robinson Stévenin: acteur français que je connaissais car grand souvenir d’adolescente de Mauvaises Fréquentations de Jean Pierre Améris (1999).
- Coralin Trinh Thi: ancienne actrice porno française, pote de Virginie Despentes, avec qui elle a co réalisé le polémique Baise Moi (2000)
- Glen Ducan: écrivain américain dont le dernier roman, le dernier loup garou, a été acheté par Ridley Scott. Rien que ça.
Critiques longs métrages
Juan in a millon de Sergio Allard (2012)
Juan in a millon est un film financé par le Chili, des USA et du Brésil. Il met en scène la solitude et le désespoir de Juan, qui se retrouve seul au monde après avoir un peu trop dormi…(oui oui).
Un point de départ à la 28 jours plus tard, mais qui se dirige vers un drame, axé sur l’incapacité à faire des choix audacieux. Même (voire surtout) dans une situation pour le moins délicate. Coincé par ses souvenirs d’amoureux, Juan se laisser aller en attendant une issue qui viendrait d’autrui.
Le film est ponctué d’humour (qui n’a jamais rêvé de pouvoir se servir grassement dans les magasins? Puis bascule ensuite dans le drame glauque (la perdition totale de l’autre jeune homme qui reste).
Le film abuse un peu des flash back, se perd à la fin dans une théorie du complot qui manque de précisions pour qu’on s’y intéresse vraiment. Mais l’interprétation est impeccable, et on se laisse porter.
Juan in a millon est donc un petit film sans prétention, à savourer.
Errors of the human body d’Eron Sheean, (2012)
Présenté comme un film à la Cronenberg, Errors of the human body raconte l’histoire du docteur Geoffrey Burton. Brisé par la mort de son fils et sa rupture avec sa femme, il arrive en Allemagne, pour travailler sur un projet de cellules régénératrices.
Le film a été réalisé par le scénariste de l’excellent The Divide du français Xavier Gens (2011). Il mélange habilement science fiction et drame. On alterne entre recherches et révélations sur le gène, et démons qui habitent Geoffrey, le plongeant dans un flou constant.
L’ambiance médicale en opposition avec les détresses psychologiques de chacun est bien retranscrite et, Mickael Eklund (qui jouait aussi dans The Divide) est excellent. Son jeu étant complété de la charismatique Karoline Herfurth (vampire dans Nous sommes la nuit), désespérément amoureuse.
Errors of the human body ne va pas suffisamment loin dans la réflexion et dans la chute de ses personnages pour créer un véritable choc. On ous laisse un peu sur notre faim.
Radio free albemuth de John Alan Simon (2010)
L’ovni du festival pour ma part revient à Radio free albemuth. Adapté d’un roman de Philip K.Dick, on trouve notamment au casting Jonathan Scarfe et….Alanis Morissette (oui vous avez bien lu).
Le film raconte l’histoire d’un jeune homme dont la vie est guidée par des visions venant d’un monde extérieur futuriste. Il se retrouve au cœur d’une conspiration politique et trouvera de l’aide auprès d’Alanis Morissette.
On voit le manque de moyens pour ce film, tant les scènes des hallucinations sont kitsch. Pour autant, l’interprétation sauve le film, ce qui limite notre ennui.
La projection du film s’est suivie d’une rencontre avec le réalisateur, qui avait acheté les droits du livre.
Funeral Kings des frères MacManus (2012)
La petite perle croustillante du week end. Premier film des frères MacManus, Funeral Kings met en scène la vie de 4 garnements.
Activité principale: la transgression.
Le tout donne une comédie plaisante, des dialogues mordants, avec une petite touche de douleur enfantine qui arrivé à nous sensibiliser. Le film est emmené par 4 jeunes comédiens prometteurs.
Bravo à l’équipe du festival Mauvais Genre d’avoir l’audace et l’énergie de proposer de telles œuvres. En espérant que le festival revive un jour…
A lire:
-Festival Mauvais Genre- Edition 2013/ Courts métrages
-Festival Mauvais Genre- Edition 2013/ Conférences