oeil rouge dessin

Pour fêter le dépassement des 1000 followers sur Twitter en moins de 18 mois, j’ai proposé de répondre aux questions que certains et certaines pouvaient avoir sur les sujets que j’aborde sur le blog.
J’en profite pour vous remercier de votre soutien, de vos lectures. C’est un petit blog mais qui me tient à coeur, et je suis ravie des retours que j’ai. Ca m’aide à construire toujours mieux et plus mes prochains sujets!

Voici vos questions et mes réponses. Un grand merci à vous pour votre participation et votre soutien. Parfois les questions étaient similaires, donc je n’ai répondu qu’une fois.
Les questions concernent le cinéma, le blog, mais aussi une autre de mes passions…le chocolat!
C’est l’article fun, alors on ne se refuse rien…

Comment t’es venu l’idée de faire ce que tu fais sur les Internets ? As-tu d’autres projets différents de ce que tu fais déjà ? Chocolat, oui, mais le(s)quel(s) ?

J’ai commencé à écrire il y a un peu plus de 10 ans sur le cinéma en général, toujours à travers un blog. Au départ c’était pour moi, j’avais besoin d’écrire sur les films que je voyais pour mieux les comprendre. Je ne communiquais pas du tout dessus. Mais évidemment il était de plus en plus référencé sur le web, les mois passant. Et du coup j’ai commencé à avoir des retours.
Mon blog a fini par être plutôt bien référencé sur le cinéma de genre. Mais il n’y a avait pas de ligne éditoriale claire et du coup ma motivation parfois retombait car je ne savais pas trop où je voulais aller, et la qualité de mes articles étaient très variables.

Donc pendant quelques années, j’ai laissé de côté ce blog, ça ne m’intéressait plus trop et je me suis lancée dans la vie associative féministe. J’ai même co créé une association sur Nantes, et on avait un site web. Je rédigeais des articles pour le site, sur le féminisme, l’art, etc…

Fan art horreur

En 2019, j’ai reprise une formation dans la stratégie digitale et la rédaction web, donc je me suis dis que de relancer un blog avec une vrai angle ça serait intéressant à tous points de vue.
Donc j’ai trouvé un vrai nom pour le blog, un nom de domaine, un logo et lancé mes réseaux sociaux associés.
Et puis sur Twitter, une blogueuse puis youtubeuse Welcome To Prime Time Bitch! a eu la bonne idée de réunir des femmes qui parlent de cinéma de genre. Du coup ça ouvrait encore d’autres portes sur ce cinéma, et surtout ça a donné un élan de motivation.

Des projets différents…je ne sais pas. Le format podcast me plait beaucoup. Donc peut être que je lancerai une version audio de mes formats « Elles en parlent », avec peut être des hors série sur des thématiques. J’adore écouter des entretiens, entendre des gens connus ou pas, parler de leur expérience, de leur vision du cinéma…Mais là encore il faudrait que je trouve un angle un peu plus précis. Il y a tellement de podcasts maintenant, qu’il faut proposer quelque chose d’un peu nouveau pour pas se répéter!
En tous cas, pas de chaîne YT c’est sûr!

Et pour le chocolat…je prends tous les chocolats! Sauf le blanc, qui n’est pas du chocolat, mais du sucre. Et j’ai vu qu’il avait une nouvelle sorte de chocolat qui a été créée: le rose! J’attends de goûter…

A ton avis quels sont les changements significatifs des personnages féminins dans le cinéma de genre ces dernières années (s’il y en a). Et en ce qui concerne le chocolat : suisse ou belge ?

Je pense que le changement le plus significatif c’est qu’on ne voit plus ou peu les clichés (utilisés sérieusement, pas dans le cadre de nanars par exemple), habituels de la femme blonde à forte poitrine qui court les seins à l’air, avec des dialogues et des réactions idiots.
Ca ne veut pas dire que les personnages féminins sont mieux traités, il y a encore du travail, mais disons que ce genre de clichés trop gros, est devenu vraiment ridicule. Même aux yeux de gens plus réfractaires aux questions de représentations au cinéma.

Par conséquent, j’ai le sentiment que les héroïnes de cinéma de genre sont davantage incluses dans des problématiques très intimes. Si on prend Hérédité, Midsommar, The Witch, Relic, The Lodge, Mr Babadock, Us, Run…Ce sont des films qui évoquent la maternité, la transmission, le deuil, l’identité…Ca en devient presque un genre propre.
Si on regarde d’autres sous genres comme le slasher, qui était propice aux clichés dont je parlais, peine à vivre après le renouveau de Scream. Il y a eu beaucoup de tentatives derrière, mais qui n’ont pas réussi à proposer des personnages aussi intéressants (à mon sens). Ces dernières années, on reste dans le slasher comédie, plus ou moins réussis.

Je prends tous les chocolats! Suisses ou Belges. Le chocolat est le chocolat.

Salut. Ton blog regorge de formats très intéressants et très différents : analyse de film, dossier autour d’une thématique, entretiens avec des créatifs du web… Je me demande sur lequel de ces formats tu es la plus à l’aise pour travailler et/ou tu prends le plus de fun?

Le plus fun c’est assurément les entretiens avec les créatives du web. Je trouve ça passionnant de connaitre et de comprendre les différents points de vue qu’on peut avoir. Comment elles travaillent, ce qui les passionnent, comment elles construisent leurs réflexions. Je découvre aussi des films, des époques, des métiers…
On a toutes des parcours divers aussi. C’est inspirant, et parfois ça me donne des idées sur ma manière de considérer le cinéma, les films que je vois…

Le format qui me met le plus à l’aise ce sont les dossiers analytiques comme sur la possession ou ce qu’on appelle les femmes fortes. Déjà ça me permet de regarder des films que je n’aurais sans doute pas regarder. Et si j’ai beaucoup de mauvaises surprises, j’en ai eu des très bonnes, comme Ava’s possession, film complètement méconnu.
Ensuite ça me permet de pousser mes réflexions, que ça soit dans la mise en scène, les dialogues, l’intrigue, le comportement des personnages…

Comme j’ai la conviction que le cinéma et la vie sociétale, politique etc sont liés, je connecte mes lectures, mes recherches ailleurs que dans le cinéma, avec le thème que je traite. Ca me parait très important de connecter ces sources qui parfois n’ont rien à voir avec le cinéma. On est tous-tes influencé-es consciemment ou pas, par ce qu’on voit, entend…
Et c’est le cas des scénaristes et des réalisateur-rices.
C’est aussi une manière de montrer que même si le scénariste ou la personne à la réalisation n’a pas lu tel livre ou écouté tel podcast, le cinéma est universel. Il peut nous parler de bien des façons différentes.

Quel est l’article qui te tient le plus à cœur ? Plutôt forêt noire ou opéra ?

J’en ai 2! Celui où j’évoque la représentation de la femme forte car ça fait forcément écho à mon « passé » de militante féministe.

Et celui où je parle de ma démarche de découverte du cinéma de genre avec ma fille. C’est vraiment un plaisir de redécouvrir des films de genre avec elle, et j’aime bien cette idée de casser l’idée reçue que les enfants ne doivent pas voir de violence.
C’est oublier qu’ils en vivent tous les jours pour certains (quand on regarde les chiffres sur l’inceste, les violences physiques, le harcèlement à l’école etc..), et de manière régulière dans tous les cas.
On sait comment les enfants peuvent être durs entre eux. Alors je trouve que vouloir mettre des oeillères là dessus, ou estimer qu’il ne faut pas en rajouter, c’est aussi leur enlever l’opportunité de leur donner des clefs pour comprendre le monde qui les entoure.
Après je ne dis pas que c’est indispensable et que tout le monde doit faire comme moi! Il faut d’abord évidemment s’adapter à l’enfant et à sa maturité.

Comment choisis-tu les thématiques de tes dossiers et comment prépares-tu tes articles ?

Je pars souvent d’un questionnement que j’ai lors d’un visionnage. Par exemple pour la représentation de la possession, c’est parti de mon revisionnage du remake d’Evil Dead. L’héroïne est violée par l’environnement naturel pendant une scène de possession. Et je me suis demandée si c’était souvent le cas, si c’était aussi le cas pour les hommes. (Spoiler alert: non).
Je suis partie de là. J’ai fait une liste de film sur le sujet et j’ai noté mes remarques au fil des visionnages. Le fait de voir des films dans une optique précise, fait qu’on ne voit pas les mêmes choses.
Par exemple, j’ai dû m’intéresser à l’origine de cette possession. Et j’ai remarqué que souvent les femmes subissent cette apparition du Mal. Alors que le peu de fois où ce sont les hommes, ils provoquent plutôt cette arrivé comme dans La possession de Mickaël King.
Et puis le fait qu’on représente beaucoup beaucoup de femmes possédées est liée aussi à la notion de sorcières, d’hystérie qui ont marqué des siècles de persécution des femmes.

De manière générale pour préparer mes articles, je dresse une liste de films et je note mes remarques. Ensuite, j’essaye de connecter les films avec des points communs. Ca peut être des schémas qu’on retrouve souvent par exemple, et je les analyse en termes de mises en scènes, ou de structures narratives pour illustrer mon propos. C’est toujours très compliqué de démarrer car il faut organiser les idées. Que la lecture soit progressive, logique. Qu’on comprenne bien ce que j’essaye de démontrer. Bon, ça ne doit pas être parfait tout le temps, mais je tente d’être le plus claire possible!

Pour les femmes fortes, c’est tout simplement parce que c’est un terme qu’on lit souvent et entend à toutes les sauces. Il n’a pas beaucoup de sens, c’est souvent la caution féministe. Et je suis très attachée au terme victime qui est toujours vu de manière péjorative. Donc j’ai eu envie de mettre mon nez dedans.

L’article qui t’a le plus remuée émotionnellement? Le chocolat au caramel tu valides ?

Celui sur la découverte du cinéma de genre avec ma fille, pour des raisons évidentes. Mais aussi parce que je dévoile une partie de ma vie, sur un sujet quand même contesté. Et je déteste parler de ma vie, de moi, de ce que je ressens d’une manière générale. Donc là c’était un peu dévoiler une partie de ma vie privée publiquement. Sans compter que j’ai exposé aussi les ressentis de ma fille!

Parmi tes analyses très approfondies « dossiers », quelle est celle qui t’a semblée la plus intéressante à travailler ? Et pourquoi ?

Je dirais la représentation de la possession. Parce que même si j’avais le sentiment qu’il y avait une manière différente de traiter la représentation d’une femme possédée, d’un homme; je ne savais pas trop sur quelle type de constat et conclusion j’allais finalement faire.
Et j’ai vraiment été surprise de fil en aiguille quand j’ai commencé à noter ces différences.
Par exemple, le fait que les hommes possédés sont rarement représentés allongés sur un lit, enfermé dans une chambre; contrairement aux femmes. C’est le genre de détails auxquels je n’aurais jamais prêté attention avant.

Et puis je n’avais jamais lu ou entendu des analyses à ce sujet; contrairement aux femmes fortes par exemple. Donc je partais vraiment d’une page presque vierge finalement. Je ne sais pas si mon analyse est fine et pertinente à chaque fois, mais j’espère avoir au moins amorcé une réflexion.

As tu un exemple d’un film où en lisant les critiques tu t’es dit que tu n’as pas vu le même film?

L’exemple le plus représentatif à ce sujet c’est certainement Once Upon A Time In Hollywood. J’avais entendu des retours plutôt bons quand il était passé à Cannes, mais j’évite toujours de trop me renseigner sur un film avant de le voir.
J’ai passé une très mauvaise séance. J’ai eu le sentiment que le film se moquait de moi et me prenait de haut en permanence (il y a quelques films de Tarantino que j’apprécie, je ne suis pas forcément réfractaire à son cinéma).

Mais j’étais assez incapable d’expliquer concrètement pourquoi, donc j’ai beaucoup lu dessus par la suite. Et là je me suis rendue compte que le film était considéré comme LE chef d’oeuvre de Tarantino pour beaucoup. Ou en tous cas il était très très apprécié. La nostalgie du « c’était mieux avant » sans doute.

Bref, j’ai lu quelques lignes sur la polémique sur la manière de mettre en scène Bruce Lee (qui a aussi beaucoup gênée Brad Pitt et a demandé à la raccourcir). Mais à chaque fois c’était surtout présenté de manière à décrédibiliser les propos de la famille de Bruce Lee, avec le traditionnel discours de l’art est libre etc..

Et puis, j’ai lu l’article de ma consoeur Leo Lurillo qui a eu le même sentiment que moi qui m’a donné des éléments de réponse.
L’article brillant de Celia Sauvage a établi point par point tous les éléments problématiques du film. C’est vraiment un réquisitoire contre #metoo, et cette mini vague progressiste qui demande à ce que les minorités soient plus visibles, entendues, respectées. On peut dire que c’est un film de boomer dans le mauvais sens du terme.
Et le fait qu’il soit adoré par quasiment toute la critique en dit long sur le chemin à parcourir pour qu’on accepte de diversifier les points de vue et les représentations.

La meringue sur la tarte au citron : oui ou non ?

Je dois avouer que je ne suis pas fan de la meringue…ni du citron (sauf peut être dans une bière). Mais une bonne tarte au citron fait toujours plaisir (même si ça ne surpassera jamais le chocolat).