Candyman, Candyman, Candyman, Candyman, Candyman…Ce croquemitaine reste une référence pour les fans de cinéma de genre. Mais il reste moins connu que ses compères Mickaël Myers ou Freddy Krueger. Pourtant c’est un croquemitaine qui représente une exception dans le cinéma de genre étant un des seuls Noirs représentés.
Retour sur cette saga qui sent le miel.
Dans un premier temps je reviens sur les légendes et signification autour de l’histoire du personnage de Candyman. Je propose par la suite mes critiques des films.
Le sommaire est cliquable.
1-Les légendes
Les légendes
Qui est Candyman?
Candyman est adapté de la nouvelle écrite par Clive Baker (papa de Hellraiser). A l’origine, le personnage n’est pas noir, mais jaune (oui, oui), et il est habillé à la manière d’un clown. Son histoire personnelle reste floue.
Dans le film, Candyman était le fils d’un ancien esclave qui a fait fortune grâce à un système de fabrication de chaussures. Devenu artiste peintre talentueux, il est engagé par un riche blanc pour créer le portrait de sa fille. A la manière de Roméo et Juliette, Candyman et la jeune femme tombent amoureux, ce qui déclenche la haine raciste du père de celle ci.
Candyman finira massacré à coups de crochet, achevé par des abeilles dont le miel de leur ruche a été étalé sur son corps. Comme s’il cela ne suffisait pas, il sera brûlé et ses cendres seront éparpillées à Cabrini Green. C’est une cité qui existe vraiment à Chicago, dont la majorité des résident-es sont noir-es.
Par ailleurs, le fait que le film précise que le père de Candyman a fait fortune après sa condition d’esclave.
C’est un détail qui me semble-t-il, renforce la dimension du crime racial dont Candyman est victime. En effet, alors que la famille de Candyman s’est extraite de sa condition, elle change aussi de classe sociale. Est-ce ce changement qui déclenche d’autant plus la colère des blancs? On a à la fois, la dimension sexiste (le père qui veut contrôler le corps et la vie de sa fille), et raciste.
Le miel et les abeilles
Dans la religion judéo chrétienne ou même le Coran, l‘abeille tient une place importante. Elle symbolise la renaissance de l’esprit après la mort. La Sainte Ludivine par exemple a vu son corps malade de la peste, faire couler du miel de ses plaies. Saint Antoine de Padoue décrit la Vierge comme « la chaste abeille ».
On peut aussi reprendre le mythe d’Aristée, fils d’Appollon et de Cyrène lié à l’agriculture. Pour réparer une faute (dont la punition sera la perte de ses abeilles), il brûla dans les bois huit bovins, qui se transformèrent en abeilles. Tiens, ça me rappelle une histoire…
Par ailleurs, on sait que les abeilles ont un profond sens du travail en équipe et de la précision. Elles sont capables de créer et d’évoluer dans des structures géométriques. Dans Candyman, cette notion de géométrie est fortement rappelée lors du générique grâce à la typographie, la manière dont le texte est animé, et bien sûr les routes. On retrouve aussi cette notion dans les plans d’ensemble de la cité Cabrini Green.
Par ailleurs, l’opposition entre les quartiers où vivent légendes et inégalités est mise en opposition avec l’aspect circulaire de l’environnement d’Helen. Le cercle renvoie à une notion de boucle répétitive, dont on ne sort pas. Autrement dit, les privilégié-es sont amené-es à rester en entre soi.
Générique en lignes droites Cabrini Green tout en rectangle Le monde privilégié en cercle
Si on s’intéresse à l’aspect communautaire, on peut se référer aux organisations pour les droits civiques, les black panthers, ou la blaxploitation.
Bref, à y regarder de plus près, l’abeille est finalement un insecte tout à fait cohérent dans l’histoire de Candyman.
Miroir mon beau miroir
Est ce nécessaire que je rappelle à quoi fait référence le miroir?
Le miroir de l’âme, le reflet de son autre soi, l’objet qui permet de dévoiler une vérité.
Mais c’est aussi un vecteur couramment utilisé dans le cinéma de genre pour communiquer avec les morts, ou les faire apparaître. Plus rarement les faire disparaître comme dans Les larmes de la malédiction de Rafael Baledón.
C’est aussi un outil massivement utilisé dans diverses légendes pour enfermer des âmes, les posséder.
Une des légendes urbaines les plus connues étant celle de la La Plantation des Myrtles.
C’est aussi un objet qui peut déformer les visages, les corps et donc la perception.
Mais le miroir peut aussi s’avérer être une arme redoutable quand il se brise.
Le miroir est l’objet de prédilection du cinéma de genre.
1-Candyman de Bernard Rose (1992)
Helen (la grandiose Virginia Madsen) et Anne Marie (Vanessa Williams) effectuent des recherches sur la légende de Candyman. Les habitant-es d’une cité continuent d’avoir peur de ce croquemitaine. On dit que si on l’appelle 5 fois devant un miroir, il viendra t’éventrer de son crochet…
Raconte moi une histoire
Candyman nous le dit d’emblée: son histoire s’inscrit dans un conte. On n’a pas encore fait connaissance avec la protagoniste, qu’on nous raconte le mythe de Candyman. Et il démarre comme un slasher des plus classiques. Avec du sexisme. Un croquemitaine vient punir une vierge qui compte avoir sa première relation sexuelle en étant infidèle.
Le film prend ensuite à contrepied la légende, en proposant des héroïnes (dont l’une est racisée et du même niveau de classe sociale qu’Helen) adultes. L’une est même mariée à un professeur. Plutôt inhabituel pour un slasher.
Le reflet d’un système raciste…
Si l’histoire de Candyman illustre un crime racial, le film montre aussi les inégalités qui persistent entre les blanc-hes et les noir-es. Entendons nous bien, Candyman n’est pas un film ouvrant des portes complexes politique. En revanche, il est toujours appréciable qu’un produit de studio, destiné à un public plutôt jeune aborde ces thématiques, avec un vrai effort de mise en scène.
Ainsi, cette différence est montrée à travers l’échange d’Helen avec les femmes de ménage qui sont noires. On comprend à travers la mise en scène qu’Helen est supérieure. Elle est assise à un bureau, et les femmes lâchent leurs tâches pour répondre à ses questions. Mais on comprend qu’Helen est personnellement dans une autre démarche, quand le personnage de la femme de ménage s’assoit à son niveau.
Par ailleurs, c’est bien un système oppressif qui nous ai montré. Une habitante de la cité précise que les policiers ne sont pas venus quand elle les a appelé pour signaler l’agression de sa voisine par Candyman. C’est un policier noir qui explique à Helen que son témoignage est suffisant concernant son agression. Qu’il n’a pas besoin du garçon noir et témoin, qui accompagnait Helen. Et au cas où on aurait pas compris, le film risque une lourdeur en faisant expliciter par Helen que quand c’est une blanche qui crie on vient, pas quand ce sont des personnes noires.
Mais aussi sexiste
Si elle n’est pas la bienvenue dans un quartier qui ne correspond pas à sa classe sociale, son monde n’est pas plus accueillant. Candyman introduit intelligemment le fait qu’Helen est elle aussi victime d’une oppression systémique: le sexisme. Son travail n’est pas pris au sérieux et on comprend ainsi sa détermination à aller au bout de sa démarche. Pour prouver ses compétences, elle a besoin de fournir un travail qui va au delà de ce qui a été déjà été dit sur la légende de Candyman. Une détermination qui la mènera pourtant à sa perte.
Par ailleurs, on comprend (trop facilement) que son mari ne sera pas d’un grand soutien.
Enfin, si l’obstacle principal d’Helen est Candyman, c’est bien son incapacité à prouver qu’elle est innocente des crimes commis par l’homme aux abeilles qui la met à terre. Piégée par ce dernier, elle est aussi menacée dans son propre monde. Elle n’est pas prise au sérieux, puis internée ce qui la contraint à se tourner vers la cité et ses légendes.
On est d’ailleurs complètement dans un female gaze. Toute l’histoire nous est montrée du point de vue d’Helen. Ses recherches, ses douleurs, ses sensations. Par exemple, lors de son réveil, où elle est ensanglantée. On découvre avec elle son effroi, son incompréhension, avec la même peur qu’elle de comprendre un horrible dénouement. C’est d’ailleurs une des scènes les plus efficaces du film. Une plongée brutale dans un monde où règne l‘urgence: sang, chien décapité, lit de bébé plein de sang et son occupant inexistant, et une mère terrifiée. On comprend qu’elle doit appréhender rapidement un environnement hostile, et se protéger.
Mangez moi
Candyman– © TrisTar
Candyman nous rappelle tout le long, que les personnages font partis du monde du croquemitaine. C’est particulièrement frappant quand Helen explique à Anne Marie que son immeuble est en fait bâti sur les mêmes bases que l’immeuble de la cité où la légende de Candyman perdure. On retrouve ici l’image du miroir. Le quartier de Cabrini Green se reflète dans celui d’Helen.
Elle ouvre son rideau donnant sur une grande fenêtre qui donne vue sur l’autre côté du pont (autrement dit la séparation entre favorisé-es et défavorisé-es). Cela m’a fait penser à un rideau de cinéma qu’on dévoile.
Par ailleurs, quand Helen est à Cabrini Green, elle rentre dans un ancien miroir pour continuer d’explorer les lieux.
Plus tard, la caméra filme Helen qui sort d’un trou…s’avérant être la bouche de Candyman, dessinée sur un mur.
Enfin, il y a évidemment le miroir qui possède le reflet d’Helen (femme blonde blanche, comme la bien aimée de Candyman).
Les faiblesse du capitaine crochet
Il faut admettre que la cité a des allures de carton pâte. Théâtre d’horreur, territoire d’inégalités et de violences, Helen et son amie paraissent comme des brebis égarées dans Cabrini Green. Et sa démarche rappellerait presque celle d’un-e reporter de guerre, qui malgré le danger, continue de s’aventurer dans un lieu où elle n’est pas la bienvenue.
Candyman s’avère être un slasher prenant grâce à sa légende rattachée à une vérité historique (la loi légalisant les unions mixtes date de 1967! Ne manquez Loving de Jeff Nichols à ce sujet), et à un croquemitaine dont le visage n’est pas caché. On sait donc que la terreur se situe ailleurs, dans son incarnation de la violence qu’il a subi. Mais on peut aussi l’interpréter comme personnage d’emblée dangereux, car noir.
L’interprétation de Virginia Madsen est saisissante, et elle est aidée par une personnage bien écrit, qui a des enjeux.
Un classique de l’horreur à voir et revoir.
2-Candyman 2 de Bill Condon
Annie (Kelly Rowan), jeune femme blanche et blonde coule de jours heureux avec son mari. Elle commence à s’intéresser à la légende de Candyman, quand son frère convaincu de son existence semble sombrer dans la folie.
La suite de Candyman est réalisée par Bill Condon (Twilight 4 et 5, La Belle et la Bête). Après nous avoir fait un bref mais efficace rappel de la légende de Candyman (tout en pointant la force du capitalisme), Candyman 2 nous offre une scène d’ouverture bien rythmée, même si prévisible.
Candyman 2 a aussi le mérite de fournir plus d’explications sur le mythe. Ainsi on apprend que s’il s’appelle Candyman c’est en raison du miel étalé sur le corps. On en connait aussi plus sur ses origines familiales, grâce au parcours d’Annie.
Ce deuxième opus décide lui aussi d’ancrer son récit dans le format d’un conte. Mais d’une manière différente, en utilisant le fil rouge du carnaval de la Nouvelle Orléans, associé à une voix off, qui accompagne régulièrement la narration.
Un décor joyeux qui permet d’accentuer l’aspect dérangeant, quand il est lié à un dénouement stressant. Dommage qu’il ne soit pas exploité et reste un élément artificiel.
Festen
Dans Candyman 2, le thème principal n’est plus l’exclusion ou l’injustice mais plutôt la famille. Ces parcours aussi joyeux que tristes.
Mais surtout, au delà d’une histoire classique de secret de famille, Candyman 2 soulève plutôt les ravages que causent ces mensonges: l’alcoolisme, l’obsession, et dans ce cas précis, la mort. J’ai trouvé particulièrement intelligente la conclusion finale d’Annie, qui ira au bout de sa démarche, et ne cachera pas la vérité à sa fille, quant au lien biologique les unissant à Candyman. Une manière de montre qu’on peut tous-tes avoir des monstres dans notre famille mais que l’occulter ne fait qu’enfler sa toxicité.
Un final d’autant plus réussi, qu’alors qu’on s’attend au traditionnel jumpscare, Annie vient pile au moment du climax pour couper court.
Le couple formé par Kelly Rowan et William O’Leary fonctionne parfaitement. On ressent vraiment une belle complicité qui créé une forte empathie alors que l’on sait que leur bonheur sera de courte durée. A noter la présence de Veronica Cartwright (Lambert dans Alien!) qui joue à merveille la mère d’Annie, dépressive. A la fois cynique et drôle, elle offre un personnage nuancé malgré une présence à l’écran relativement faible (et c’est bien dommage!).
Une abeille en demi teinte
Si Candyman 2 possède d’indéniables qualités, il se perd dans un scénario, et ne sait plus trop comment avancer l’intrigue. Ainsi on a droit à une flopée d’introduction de personnages qu’on verra peu par la suite (le frère du début, le révérend, le vendeur de glace, l’élève d’Annie…). Ce ne sont que des personnages artificiels, placés pour faire avancer l’intrigue.
Sans parler des effets spéciaux douteux pixellisés.
Mais le plus gros problème reste le manque de tension lors des meurtres ou des apparitions de Candyman. Mise à part l’introduction, le croquemitaine peine à effrayer. L’inexistence de mise en scène plombe la portée du film.
Candyman 2 reste un film d’horreur qui est plaisant à suivre. Un effort d’écriture des personnages principaux bien joués, associé à un thème riche qu’est la famille, permettent d’en faire un slasher insolite.
3-Candyman 3: le jour des morts de Turi Meyer
Caroline (Donna D’Errico), descendante de Candyman se retrouve à mener l’enquête quand son entourage commence à tomber comme des mouches (abeilles).
Un condensé de sexisme
Là c’est le drame. Candyman 3 fait parti des plus mauvais films d’horreur que j’ai pu voir. Le naufrage est total.
Commençons par le pire. Donna D’Errico (Alerte à Malibu) livre une prestation consternante. Elle n’est pas aidée par un personnage écrit avec les pieds, débordant de sexisme. Et ça commence dès l’introduction.
Caroline arrive à moitié nue, dans une salle de bain, intriguée par le bruit de la baignoire. Rien ne justifie qu’elle soit nue.
Son personnage est constamment rappelé à son physique. Autant par les flics ripoux mais aussi par l’ensemble des personnages, sans raison scénaristique.
Le sexisme est aussi au rendez vous avec une scène digne d’un téléfilm érotique d’M6. On a doit à l’étalage de miel sur le corps, une sexualisation à outrance tape à l’oeil, dans le but d’exciter l’adolescent moyen.
En parlant de téléfilm érotique, la scène de flash back de Candyman avec sa dulcinée est dotée d’une photographie immonde.
Les femmes sont régulièrement nues (comme la mère de Caroline), alors que ça ne sert jamais l’histoire.
Des abeilles en perdition
Dans Candyman 3 on sort le décor du Jour des Morts, fête emblématique du Mexique. Une appropriation culturelle qui n’a ni queue, ni tête. Et je ne sais pas si c’est le festival des morts, mais c’est en tous cas le festival des incohérences. Dans le désordre: comment les protagonistes peuvent se douter que c’est un gang qui a volé les tableaux? Pourquoi le personnage de Jsu Garcia qui se fait choper par Candyman n’est pas tué? Quel est le fuck d’introduire comme un cheveu sur la soupe des adorateurs de Candyman? Personne ne cherche l’arme du crime de Caroline? Pourquoi le flic ripoux agresse le compère de Caroline sorti de nulle part?
Mais on peut aussi noter des répliques de Candyman qui n’ont aucun sens « je ne peux pas t’obliger à mourir » Ah bon?
Rien à se mettre sous la dent pour la mise en scène. Des ralentis inutiles (quand Caroline se fait arrêtée), ou une escalade ridicule de Caroline d’une mini falaise, on se retient de rire.
Aucune nouvelle idée (Caroline se laisse amadouer par Candyman comme sa mère puis se remémore le mal que Candyman a fait…).
On peut noter que Candyman 3 évoque le racisme envers les hispaniques, et non pas les noir-es cette fois. Mais ni la mise en scène, ni les dialogues, ni le propos général du film ne vient épaissir cette idée.
Enfin Candyman 3 commence à souffrir d’un élément scénaristique présent dans le 1 (mais pas dans le 2) qui doit être pris en compte pour un 3ème opus. A savoir l’entourage qui ne croit pas le personnage principal de la réalité de Candyman. On perd notre temps, les personnages aussi, le film s’alourdit.
Une bien triste manière de clôturer la saga.
5- Candyman de Nia Da Costa
Anthony McCoy est un artiste en mal de reconnaissance qui tente de trouver l’inspiration à travers l’histoire de la cité Cabrini Green, qui vit toujours à travers la légende de Candyman…
Candyman est le 2ème film de la réalisatrice afro américaine, Nia Da Costa. Son 1er long, Little Woods, est un touchant portrait d’une sororité, ancré dans une réalité terrifiante (et il s’avèrera bien plus angoissant que son Candyman).
Le films est co écrit et produit par Jordan Peele (dont j’aime particulièrement le travail). Deux artistes noirs qui s’empare d’un film d’horreur emblématique autour de la question raciale, (et réalisé par une femme), tout était là pour attiser ma curiosité.
Malheureusement la transformation de l’essai tourne court. La faute à un scénario décousu, troué, incohérent dans le déroulé de sa narration. Entre arrivée maladroite de personnages fonction (les adolescentes dans les toilettes, prétextes à une scène sanglante), et message politique surexplicatifs mais jamais retranscris à l’écran (la gentrification citée des dizaines de fois, alors que la classe populaire est complètement absente du récit), Candyman sombre.
Et pourtant, contrairement à beaucoup de critiques qui n’aiment pas quand un film est explicatif (plutôt que démonstratif, je ne pense pas que cet aspect nuit nécessairement aux films. En revanche, quand celui-ci est incapable de représenter ce qu’il explique, c’est qu’il n‘a pas compris son propre propos, ou qu’il n’a pas réussi à le traduire en image et en sensibilité.
Les personnages souffrent en écriture. Le trope de l’artiste en mal d’inspiration qui se met en danger pour la trouver a été éculé, et calquer la légende de Candyman n’est, là aussi, pas suffisante.
Le personnage féminin, Cartwright n’est pas caractérisé, et est utilisé artificiellement pour expliquer au public (pourquoi l’antagoniste à la fin, a besoin qu’elle écoute ses confessions?) ou pour révéler le statut diabolique d’Anthony.
Quant aux autres personnages, la paresse de l’écriture les dépeints comme des méchants idiots, les réduisant à du bodycount.
Malgré tout, je dois avouer que Candyman brille par des idées esthétiques (plus que de mises en scène, car celle-ci n’existe pas réellement, puisque qu’elle n’est pas pensée au global pour servir le propos du film).
Les ombres chinoises, les scènes de meurtre (mention spéciale à celle qui a lieu dans la galerie d’art magistralement orchestrée), et l’utilisation dans presque chaque plan d’un miroir ou d’une réplique (vitre, fenêtre, encadrement de portes…).
Par ailleurs, l’idée que la légende de Candyman ne s’incarne pas à travers une unique personne est brillante. Bien exploitée, elle aurait permis de déployer une réflexion sur l’aspect systémique du racisme, qui se transmet d’une génération à l’autre. Mais elle est noyée dans un récit visiblement perdu sur ce qu’il doit rapporter (pourquoi évoquer le suicide du père de Cartwright?).
Tout cela transmet une sincérité de la démarche, qui ne peut que me toucher. Ce qui m’a permis de rester accrochée au film, malgré ma frustration.
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