8-Et maintenant?
Quel ce que soit le sous genre concerné, les héroïnes sont principalement des femmes jeunes. Même si on note quelques exemples avec Serial Mother, Relic, Mad Max ou Elle, les femmes entre 50 et 90 ans, sont (comme ailleurs au cinéma) très absentes. Pourtant, l’émancipation, la réaction à un système de domination, sont des thématiques passionnantes qui existent aussi pour ces femmes, sous d’autres formes, avec d’autres enjeux. Mais j’imagine que dans la mesure où elles sont invisibilisées dans la vie, elles passent aussi plus souvent sous l’intérêt des radars des scénaristes.
On peut noter aussi que dans tous les exemples cités dans cet articles, les héroïnes racisées, identifiées comme LGBTQI+, etc..bref des minorités, se comptent sur les doigts d’une main, surtout dans le mainstream.
J’ai souvent lu des interviews de réalisateurs de cinéma de genre qui expliquaient leur fascination pour le genre féminin. Que c’était pour cette raison qu’ils mettaient en scène des héroïnes. Pour mieux les comprendre, pour sublimer leurs forces, leurs faiblesses. Cette réponse m’a toujours posé questions.
Ce que je constate, c’est qu’ils sont fascinés par l’attitude que les femmes adoptent dans un monde qui leur est hostile. Monde créé par et pour eux, dont certains continuent de perpétuer consciemment ou non, des comportement toxiques, violents, dominants. Et permettez moi de trouver cela particulièrement ironique.
Quel est le sens de la femme forte?
Finalement qu’est ce qu’une femme forte? Une femme qui se bat, qui se rebelle, qui lutte? Oui mais que doit-on penser des femmes qui peuvent/veulent pas se battre? Une femme ayant un handicap ne pourrait-elle pas être forte? Des femmes qui n’oseront jamais s’imposer physiquement ou verbalement ne sont donc pas fortes?
Plus j’y pense, et plus la notion de « femme forte » n’a finalement pas beaucoup de sens, et se réduit souvent à la capacité des femmes de mimer des comportement masculins.
Et ces comportement sont toujours valorisés, contrairement aux actions associées au féminin. Par exemple, une petite fille qui joue avec des jouets dits de garçon sera valorisée ou alors on la laissera tranquille. C’est beaucoup moins le cas pour un petit garçon qui joue avec des jouets « de fille ».
La force se mesure de différentes manières (on l’a vu dans les exemples au dessus), quels que soit les genres. D’ailleurs, ça serait l’occasion de sortir de ces représentations binaires. D’introduire des personnages transgenres, gender fluid…Car si le cinéma de genre brille par sa présence de femmes (contrairement aux autres genres de cinéma), il reste très frileux sur la représentation de la communauté LGBTQIA+, de manière générale, surtout dans le mainstream.
Est ce que c’est parce qu’on a longtemps cru qu’il n’intéressait que les mecs cis hétéro virils? Je ne sais pas. En tous cas, il y a beaucoup à faire.
La violence exercée par les femmes est nécessaire aussi, car elle est en réaction à un système oppressif, violent et meurtrier. Qui plus est, la violence dans les rapports humains est inhérent au cinéma de genre.
Le fait qu’une femme soit capable de prendre les armes, lui permet aussi d’être autonome, dans une société qui est dangereuse pour elles.
Mais on l’a vu, cette représentation de la violence doit être bien traitée, pour valoriser le personnage féminin.
Cette idée reçue que la femme forte est guerrière, a pour conséquence une injonction supplémentaire. A savoir que les femmes qui ne le font pas, seraient faibles.
Par ailleurs, varier les raisons des actions et des enjeux des femmes dans le cinéma de genre, permettrait de proposer de nouvelles histoires. Et oui, j’en arrive souvent à la même conclusion…
SOMMAIRE
1-La perception de la femme forte
6-Les héroïnes du cinéma d’horreur
Liste des films évoqués:
- We Summon The Darkness de Marc Meyers
- Tank Girl de Rachel Talalay
- La llorona de Jayro Bustamante
- Serial Mother de John Waters
- Relic de Nathalie Erika James
- Mad Max de George Miller
- La saga Halloween
- The Villaines de Jeong Byeong Gil
- Black Christmas de Sophia Takal
- Alone de John Hyams
- They call her one eye de Bo Arne Vibenius
- In the fade de Faith Akin
- Nikita de Luc Besson
- Mission Impossible Rogue Nation de Christopher McQuarrie
- A girl walks home alone at night d’Ana Lily Amirpour
- Saw 2 de Darren Lynn Bousman
- Misery de Rob Reiner
- The Neon Demon de Nicolas Winding Refn
- Bad Hair de Justin
- Run de Aneesh Chaganty
- Halloween II de Rob Zombie
- Elle de Paul Verhorven,
- Carrie de Brian De Palma
- La saga Alien
- Resident Evil de Paul S.Anderson
- Possession de Andrzej Żuławski
- Fargo des frères Coen
- Scream de Wes Craven
- Bulbull d’ Anvita Dutt Guptan
- Birds of Prey de Cathy Yan
- The Nightengale de Jennifer Kent
- L’ange de la vengeance d’Abel Ferrara
- Mama d’Andres Muschietti
- Jurrassic World de Colin Trevorrow
- Planète Terreur de Robert Rodriguez
- Urban Legend de Jamie Blanks
- Happy Death Dead de Christopher Landon
- La fiancée de Chucky de Ronny Hu
- Boulevard de la Mort de Quentin Tarantino
- Les Bonnes Manières de Juliana Rojas et Marco Dutra
- Sans un bruit de John Krasinski
- Bloody Bird de Michele Soavi
- Us de Jordan Peele
- A good woman is hard to find d’Abner Pastoll
- Assassination Nation de Sam Levinson,
- La Mariée était en noir de François Truffaut
- Wedding Nightmare de Tyler Gillet et Matt Bettinelli Olpin
- 3 Billboards de martin McDonagh ,
- Nightmare on Elm Street de Wes Craven
- The house on Sorority Row de mark Rosman
- La dernière maison sur la gauche de Wes Craven
- Les Gardiens de la Galaxie de James Gunn
- Kill Bill de Quentin Tarantino
- Lady Vengeance de Park Chan Wook
- The Craft d’Andrew Fleming
- La mutante de Roger Donaldson
- Spiderman New Universe de Peter Ramsey, Rodney Rothman, Bob Persichetti
- Sleepy Hollow de Tim Burton
C’est vrai qu’on oublie qu’il y a de nombreux style de femmes fortes et qu’il ne faut pas uniquement penser aux femmes guerrières (même si…les badass Connor et Ripley Sont et resteront mes favs).
En tout cas encore un put’ d’article 🤘🏻👏🏻
Un grand merci à toi! Ca fait plaisir 🙂
[…] -L’article de Bon chic bon genre sur la femme fortes et sa représentation ici: https://bonchicbongenre.fr/dossier-la-representation-de-la-femme-forte/ […]
[…] de mecs, sexualisation à outrance, manque général de profondeur… (Je vous invite à lire l’article de Bon Chic Bon Genre à ce sujet.) De plus, si l’on s’inscrit dans un récit plutôt réaliste, […]
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