sous genre du cinéma de genre

Les sous genres du cinéma de genre, tout un programme!
Le cinéma de genre est tellement riche qu’il existe une multitude de types de films avec des appellations précises. Il est parfois difficile à identifier dans les films, car ils peuvent se croiser, et évidemment tout le monde n’est pas forcément d’accord sur les attributions de ces catégories.
Je vous propose un petit tour d’horizon des sous genres que l’on peut trouver.

1-Slasher

Le sous genre qui coupe

Halloween – © Universal Pictures

Sans doute le plus connu, il connaît un essoufflement ces dernières années: le slasher. C’est un genre de cinéma d’horreur, mettant en scène un tueur (une sorte de serial killer). Il poursuit (et tue à coup d’objets tranchants), un groupe de personnes (souvent des jeunes en quête de sexe et/ou d’alcool).
Généralement, on ne voit jamais son visage, on en découvre parfois plus sur ses motivations à la fin du film. Les motifs du tueur sont très souvent liés à:

  • La vengeance (Prom Night, Terror Train, Scream, Vendredi 13…). A l’origine du méfait, on trouve la notion d’harcèlement d’un camarade, qui lui donner littéralement des envies de tuer. Par conséquent, on assiste souvent à un ultime affrontement avec le personnage principal au centre de l’attention du tueur. Mais parfois il n’y pas de mobile.
  • Ce sont souvent des femmes qui sont pourchassées, car la lame est une allégorie de la pénétration, et donc du viol. D’ailleurs, ce sont généralement des personnes débridées sexuellement qui meurent, même si le genre tend à se renouveler (parfois).
  • Le tueur agit quasiment tout le temps seul. Et c’est souvent le même personnage qui revient (Halloween, Freddy, Vendredi 13...). Scream a bousculé tous ces codes en mettant en scène plusieurs tueurs, qui changent ) à chaque film.

Si Halloween de John Carpenter (1978) est le film représentatif du slasher, le premier vrai slasher est en fait Black Christmas (1974) de Bob Clark qui a fait l’objet d’un remake en 2006 par Glen Morgan (réalisateur de Destination Finale 3). Mais on considère souvent que Psycho d’Hitchcock a posé les bases (1960) suivi de la Baie Sanglante de Bava (1973).
Black Christmas raconte le calvaire d’une communauté de « sœurs » à l’université, fêtant Noël en étant harcelées et poursuivies par un tueur. Il reste d’ailleurs une exception dans le genre du slasher car on ne sait pas qui est le tueur ni ses motivations. Un remake mal aimé mais que j’ai beaucoup apprécié a été réalisé par Sophia Takal.

Mickaël Myers, cet influenceur avant l’heure

L’apogée vient donc avec Halloween (la nuit des masques, en français) de John Carpenter (1978). Mickaël Myers est désormais l’un des serial killer les plus célèbres. Il faut dire que le personnage est fascinant: caché par un simple masque blanc, sa démarche lente mais sûre, terrifie. Il est en plus invincible, pour le grand plaisir des producteurs au fil des années, habité par le Mal. Tourné en 20 jours avec un budget de 325 000 dollars, le film est un énorme succès. La suite on la connait, pas moins de 11 films verront le jour (dont le 3 à part, qui a de grandes qualités).
La franchise Halloween sera relancée avec brio par un excellent remake/prequel réalisé par Rob Zombie en 2007.

La dernière trilogie inégale réalisée par David Gorden Green (Halloween, Halloween Kills et Hallowen Ends) clôt un chapitre mais pas certainement pas le dernier…Mickaël Myers sera t il un jour à la retraite?

Le croquemitaine pour tous les genres

Le slasher est lancé avec Halloween et la série des Vendredi 13 aussi. Moins intéressante, en raison d’un tueur bien moins charismatique (et puis n’est pas Carpenter qui veut). Jason et sa mère terrifieront adolescents égarés durant 12 films (et un affrontement avec Freddy). Le dernier date de 2009, et apriori un nouveau est prévu en 2020, lui aussi sobrement appelé Vendredi 13. D’autres films moyens comme Prom Night de Paul Lynch (1980), The Burning (1981) de Tony Maylam. Le genre se renouvelle avec Les griffes de la nuit, de Wes Craven (1984), mettant en scène Freddy. Il s’agit d’un tueur défiguré qui tue des adolescents dans leur sommeil, armé de ses griffes (une sorte d’Edward aux mains d’argent pas très sympa). Mêlant rêve et réalité, le film se révèle efficace. Là encore, 7 suites verront le jour, dont un mauvais remake sorti en 2010, réalisé par Samuel Bayer.
De mauvais films se succédant, le public se lasse et le slasher tombe.

Scream again

Il faudra attendre le sang neuf de Scream (1996) de Wes Craven qui bouscule les slashers bourré de références. Il redonnera vie au genre. 5 films suivront, 4 réalisés par Wes Craven et les deux derniers par Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin.
Par la suite, on aura droit à la série des Souviens toi l’été dernier. Le 1er se regarde bien, et est réalisé par Jim Gillespie (1997). Puis, le potable Urban Legend de Jamie Blanks (1998), le mauvais Mortelle St Valentin (2001) toujours de Jamie Blanks. Une formule formatée qui peinent à convaincre se met en place.

Les français veulent leur part du couteau

Parce que ça marche, le cinéma de genre français version slasher tente d’émerger avec Lionel Delplanque en 1998 et son Promenons nous dans les bois mais le résultat est une catastrophe, bien que le film eut du succès en salle. Alexandre Aja a en revanche, réussi le pari avec Haute Tension en (2003). Mais le slasher reste quasiment inexistant en France.

Slasher, un sous genre riche

Plus profond qu’il en a l’air, le slasher évoque par exemple les violences sexistes et sexuelles dans Scream, ou l’influence du puritanisme représenté par le tueur dans Halloween.
Le slasher est parfois considéré comme puritain par le fait qu’il film des adolescents profitant du sexe, de l’alcool et des drogues, les distrayant et causant leur perte. Mais si certains films sont évidemment rétrogrades dans leur propos et mise en scène, il est bien réducteur de rester sur cette vision.

Par ailleurs, le slasher a lui même des sous genres. On note ainsi le slasher fantastique (Freddy, Chucky, Happy Birth Dead, Candyman…), le slasher musical (Stage Fright), le neo slasher (les slashers à partir des années 90), le meta slasher (conscient de son genre et de ses codes: Beyond the mask, The finals girls…).
La saga Terrifier rabat les cartes avec Art, un clown terrifiant donc, qui ne lésine pas dans le gore et le mauvais esprit, accentué avec son côté nanar. Malheureusement il se vautre aussi parfois dans la misogynie la plus totale, notamment dans le 2, ce qui lui vaudra de nombreux reproches aux USA.

Le sous genre du psycho killer

Ce sous genre a des points communs avec le slasher. Il s’agit de films avec un tueur qui agit de manière similaire à celui du slasher, mais la mise en scène nous place de son point de vue. Le film emblématique de ce sous genre est Maniac (1980) et son remake de 2012 . On peut noter également Le Voyeur, American Psycho, ou Schizophrenia (1983) qui pose aussi la question de la psychophobie dans le cinéma de genre.

2-Rape and revenge et Survival

Fallait pas les chercher

Revenge – © Rezo Films

Un rape and revenge/ survival est un film où un personnage (la plupart du temps féminin), suite à un viol, veulent se venger et tuer ses agresseurs.
C’est un sous genre du cinéma de genre qui émergea dans les années 70, souvent lié au cinéma d’exploitation (genre de cinéma fauché qui mise sur un spectacle provoquant pour générer rapidement des recettes financières).
C’est un sous genre de plus en plus décrié, notamment dans un contexte « post » Me Too. En raison, révéler la force physique et la détermination d’une femme « grâce » à la peur la plus universelle chez les femmes, le viol est problématique. Tout dépend de la manière dont le sujet est traité dans le film. Le problème c’est que ce sont principalement des hommes qui s’emparent de ces histoires. Le rape and revenge n’est pas dénué de sens et peut même être féministe, comme dans Violation (2020) mais qui reste une exception.

Un genre qui reflète une réalité

La dernière maison sur la gauche de (encore) Wes Craven (1972) est un film emblématique du sous genre. Deux jeunes filles se font kidnappées par une bande de malfrats et qui subiront sévices sur sévices. Après les avoir tuées, ils se rendent dans une maison et ne se doutent pas que les parents de l’une d’elles y habitent. Comprenant que leur fille a été tuée, ils feront à leur tour subir un véritable calvaire aux meurtriers des jeune filles.
Il va sans dire qu’à l’époque, La dernière maison sur la gauche créé un véritable scandale et ne sera par exemple jamais diffusé en 30 ans en Grande Bretagne.

Il y également l’excellent Délivrance de John Boorman. Quatre amis partent en canoë et se retrouvent aux mains de personnes peu recommandables.
En 1978 sort Day of the woman de Meir Zarchi, racontant le viol et la torture de Jennifer par des hommes qui la laisseront pour morte. Ce film est particulièrement problématique dans sa mise en scène, glorifiant les actes de tortures et perpétuant une certaine culture du viol.
On peut noter également L’ Ange de la vengeance (1981) du controversé Abel Ferrarra. Après deux viols dans la même soirée, une jeune femme s’empare d’une arme pour obtenir réparation. Le film est marquant avec son final à l’atmosphère pesante.

C’est un genre qui a peu existé ces vingt dernières années avec quelques exeptions.
Coralie Fargeat déboule avec Revenge (2018). Le film a pour qualité d’évoquer la culture du viol, en plus d’offrir un spectacle saignant à souhait. On peut aussi noter l’éprouvant The Nightingale de Jennifer Kent qui malgré la présence d’une réalisatrice répète les mêmes problèmes que les films précédents.

Le survival

Si les motivations de se battre sont différents du rape and revenge, le survival a une structure qui est similaire. Des personnages sont agressés dans une 1ère partie et la 2e partie met en scène la lutte pour la survie des uns et des autres.

On peut noter dans cette catégorie l’excellent Eden Lake de James Watkins (2008). Puis, The Descent de Neil Marshall (2005), ou le plaisant Vertige d’Abel Ferry (2009). Calvaire de Fabrice Welz (2004), La traque d’Antoine Blossier (2010) sont des production françaises ou belges. Même s’il ne bascule pas dans l’horreur, A vif de Neil Jordan (2007) fait partie de la catégorie revenge.

Ensuite, on peut relever le passable Ils (2005) de Xavier Palud, et Motel (2007) de Nimrod Antal qui s’avère excellent. La Colline a des yeux de Wes Craven (1977) parle également de vengeance. Le remake réalisé par notre français Alexandre Aja en 2006, dépasse pour moi l’original.

Le grandiose Martyrs de Pascal Laugier (2008) fait figure d’exception dans le genre. Une femme ayant été kidnappée enfant, revient vers ses bourreaux pour les tuer. Une tension permanente est instaurée et qui reste assez rare au cinéma, non dénuée de significations mystiques…

3-Torture porn

Ca pique les yeux

Saw – © Metropolitan Film Export

Ce genre désigne des films dont les personnages sont pris au pièges par un ou des sadique(s), généralement riches. Le spectateur assiste donc aux tortures.
La saga Saw représentent des films emblématiques de ce sous genre. Le 1er a marqué les esprits avec un twist très bien ficelé. Les suites se sont perdues dans une surenchère de gore et de tortures toujours plus ou moins ingénieuses.

Le torture porn a connu une résonance avec Hostel, suite au scandale d’Abou Ghraib. Le monde a découvert les images de tortures commis par les Américains sur des prisonniers Irakiens, lors de la guerre en Irak.

On peut considérer Salo ou les 120 jours de Sodome de Pier Paolo Pasolini (1976) comme un torture porn. C’est une « libre » adaptation de l’œuvre du marquis de Sade, qui décrit la façon dont torturent 4 aristocrates, quelques 70 hommes et femmes. Tout y passe ou presque. J’avoue que j’aurais du mal à le regarder une deuxième fois.

L’escalade de la violence

Dans un registre moins gore et plus dramatique, mais tout autant malsain, The girl next door de Gregory Wilson (2007). Le film raconte l’histoire vraie d’une gamine qui se fait enfermée à la cave par une mère de famille. Elle sera le souffre douleur de cette dernière et des enfants du quartiers. Considérée comme un simple jouet, les enfants ne se rendant pas compte de la gravité de leurs actes, la jeune fille mourra d’épuisement. Par ailleurs, le réussi An american crime de Tommy O’Haver (2007) reprend également cette histoire.

Dans un autre style, on peut noter The Woman de Lucky McKee (2012). Le film chamboule et impressionne grâce au jeu de Pollyanna McIntosh (vue dans Walking Dead). Style plus soft graphiquement (quoique), mais tout autant dans la thématique, ne loupez pas Cheap Thrills de E.L Katz (2014). C’est une montée en puissance, qui nous met face à des dilemmes.
Deux hommes en besoin d’argent, font face aux défis lancés par un homme riche.

Trash porn

Dans un registre extrême, Philosophy of a knife d’Andrey Iskanov (2008) raconte les expériences (vraies) pratiquées par l’unité japonaise 731 de 1930 à 1945. Je mettrais dans cette catégorie l’excellent (oui oui!) Human Centipede, first sequence de Tom Six qui fait énormément polémique (2009), ainsi que ses médiocres suites. On peut aussi relever Audition de Takashi Miike (2002). Il est assez soft comparé à d’autres films, mais pique toujours un peu.

Et comment oublier A serbian film de Srdjan Spasojevic (2010), qui bénéficie d’une réputation sulfureuse sur le web. Bien qu’effectivement un peu vide, il a des qualités: interprétations, photographie, et contient une noirceur comme rarement retranscrite au cinéma.

Par conséquent, le but de ce genre est de montrer les pires tortures, de façon la plus gore possible. Comme si on voulais savoir jusqu’où la nature humaine pouvait aller. On ne peut pas nier que certaines oeuvres sont pertinentes comme Cheap Thrills ou le 1er Saw, mais ce sous genre est touchy est il est difficile de réussir l’exercice.

4-Epidémie

Mets à jour tes vaccins

Alerte ! – © Warner Bros

Il y en a à foison, à toutes les sauces. C’est un genre généralement lié aux zombies, ou des dérivés. Ces films racontent la vie de personnages après qu’une épidémie ait frappé leur ville/région/pays/monde. En général, cette épidémie a tué/modifié/zombifié la population (barrez les mentions inutiles).

Zombieland

On peut dire que le genre voit le jour avec La nuit des morts vivants (1968) du grand George A. Romero. Après ça, on ne compte plus la multitude de films.
Le film aura deux suites: Zombie (1978) et Le jour des morts vivants, toujours réalisés par Romero. Trilogie excellente et culte. Depuis, les films de zombies ne manquent pas. Rec (2008), Rec 2 (2009), Rec 3 (2012) de Paco Plaza font partis des plus connus. Mais aussi le génial L’ armée des morts de Zack Snyder (2004).
On notera également le très bon 28 jours plus tard de Danny Boyle (2002) qui sera suivi du passable 28 semaines plus tard (2007) de Juan Carlos Fresnadillo.
Il y a aussi le mauvais Je suis une légende de Francis Lawrence (2007) avec Will Smith mais l’excellent The Battery deJeremy Gardner.
World War Z de Marc Forster (2013), avait fait son petit effet à l’époque. C’est, pour ma part c’est vite retombé comme un soufflet, tant ça manque de crédibilité, de beauté, d’intérêt.

Côté français, il y a le potable Mutants de David Morley (2009). Très moyens également, Infecté de David et Alex Pastor (2008). Mais aussi le français Dominique Rocher a réalisé le poétique La nuit a dévoré le monde (2018), un mélange de film de zombie et huis clos.

Dystopie mon amour

Dans le genre plus dramatique, avec peu de sang, le très réussi Le fils de l’homme (2006) de Alfonso Cuarón. Ce film raconte l’histoire d’un petit groupe voulant mettre à l’abri la seule femme enceinte qui reste. Leur monde étant plongé une pandémie qui a rendu stérile les femmes. Dans un registre proche, dans Blindness (2008), Fernando Meirelles filme un groupe de personnes subitement atteint de cécité. Mis en quarantaine, elles seront aidées par une seule voyante résistante à l’épidémie. Film poétique, un peu long.
Et comment oublier Alerte! de Wolfgang Petersen (1995), qui reste un divertissement tout à fait plaisant.

5-Fantastique

Sissy Spacek
Carrie – © United Artist

Genre très ancien, le fantastique peut regrouper plusieurs types d’histoires: fantômes, paranormal, malédiction, sorcellerie, vampires, loups garous…On pourrait faire en fait des catégories de sous catégorie…La définition officielle du fantastique est une histoire qui a un point de départ ancré dans la réalité et un élément de l’ordre de l’irréel va s’immiscer dans l’histoire.
Petit à petit, des évènements étranges font basculer la narration dans un autre monde.

Fantôme, vous avez dit fantôme?

Il y a les films fantastiques voulant faire croire à une histoire vraie. Et on utilise le found footage (images filmées en amateur). Par exemple, Le projet Blair Witch de Daniel Myrick (1999) eut le statut de film le plus rentable de l’histoire du cinéma. Un mystère pour moi tant le film m’a ennuyée.
Idem pour Paranormal Activity d’Oren Peli (2007) qui sous forme de documentaire, filme l’intrusion d’un esprit dans la maison d’un couple (home invasion).

En remontant plus loin, Poltergeist de Tobe Hooper (1982). Il est souvent considéré comme un film de Steven Spielberg, tant ce dernier a été un producteur envahissant. C’est une histoire de fantômes, s’introduisant dans une maison. Le film connaîtra 2 suites en 1986 et 1987 (et un remake en 2015 par Gil Kenan).
La trilogie sera marquée par les morts prématurées d’Heather O’Rourke, à 13 ans et de Dominque Dunne, assassinée en 1982.

Dans le genre malédiction, il y a bien sûr la série des Ring de Hideo Nakata (1997), The grudge de Takashi Shimizu (2004).
Mais aussi The Eye de Danny Pang (2002), dont le français Xavier Palud fera un remake américain en 2008. Et enfin, Dark Water de toujours Hideo Nakata (2002).

Métaphores de nos névroses

Le genre du paranormal existe aussi à travers des films comme Carrie de Brian de Palma (1976). Il y aura suite, le teen movie sympathique Carrie 2 la Haine de Katt Shea (1999). Dans la même idée, il ne faut pas louper Dark Touch de la trop discrète Marina De Van (2013). Le film utilise la télékinésie comme principe exutoire face à des violences. On peut noter également Chronicle (2012) de Josh Trank. Sans oublier le grandiose Sixième Sens de M.Night Shyamalan (1999) ainsi que Les autres d’Alejandro Amenábar (2001). L’Orphelinat de Juan Antonio Bayona (2007) m’a particulièrement marquée, tout comme Mr Babadock de Jennifer Kent (2014).

Par ailleurs, la réalisatrice mexicaine Issa Lopez a réalisé Ils reviennent (2018), film fantastique pour parler de la condition des enfants au Mexique. It follows (2015) de David Robert Mitchell a bousculé son petit monde, avec sa simplicité diaboliquement efficace. Une entitée visible uniquement de sa victime persiste à la suivre jusqu’à ce que mort s’en suive. Certain-es y ont vu une moralisation sur les MST, ou le sexe, responsable de tous les maux.

Sorcières et étrangetés

Quand on parle sorcière il y a le grandiose Sleepy Hollow (1999), sûrement le dernier bon film de Tim Burton. On peut noter le teen movie The craft d’Andrew Fleming (1995). Mais aussi, le conte féérique Willow de Ron Howard (1988). Ou encore la passable Chasse aux sorcières de Nicholas Hytner (1997).

Il y a parfois des curiosités comme Birth de Jonathan Glazer (2003). Le film raconte l’histoire du deuil du personnage de Nicole Kidman face à la mort de son mari. Mari qu’elle retrouve apparemment sous les traits d’un petit garçon, qui affirme être son défunt compagnon. Le film est très tendre et évoque de façon étrange le travail de deuil.

6-Science Fiction

Alien resurrection – © Fox Studios

Genre de cinéma logiquement inépuisable, ce n’est pourtant pas forcément là où on trouve les meilleurs films.
Les films de Science Fiction se passent généralement dans le futur. Ils peuvent évoquer un présent dont les avancées sont nettement supérieures à notre époque.
Ce sont souvent des dystopies. Parfois, ces films intègrent un animal ou une bête pour apporter plus de suspens et/ou d’horreur.

Dans un genre différent, on a l’excellent Bienvenue à Gattaca d’Andrew Nicoll (1997). Mais aussi Minority Report de Steven Spielberg (2002), est un très bon film de science fiction, mélangeant policier est suspens. Inception de Christopher Nolan (2010) est également excellent, sans oublier la trilogie des Matrix, réalisée par les soeurs Wachowski (1999). Sur fond religieux, Prédictions d’Alex Proyas (2009) se fait une place sympathique. Tout comme La guerre des mondes de Steven Spielberg (2005).

E.T s’est fait bouffer

D’abord la série des Alien, qui reste pour moi, culte et indispensable, dont je ne me lasserai jamais. On oublie Prometheus, et Alien Convenant, que j’appellerais plutôt les caprices de Ridley Scott). Mention spéciale à Life, dérivé très efficace d’Alien.
dem pour la saga incontournable Terminator (uniquement le premier et le deuxième, on est d’accord). Pas la peine de citer la saga Star Wars…La série des Predators est a noter, dont le 1er est réalisé par John McTiernan (1987). Dans le genre bête, il y a également le culte La Mouche de David Cronenberg (1986). A mettre également dans le body horror?
Pour continuer dans les films de monstres, nous avons Monsters de Gareth Edwards (2010), réalisateur du Godzilla 2014.

Bien que je cherche encore les monstres, le film possède une ambiance bien à lui. Il y également District 9 de Neill Blomkamp (2009), excellent blockbuster grinçant. Je ne peux résister à évoquer Planète Hurlante de Christian Duguay (1995). C’est un véritable plaisir coupable, adapté d’un livre de Philip K Dick. Comment lutter contre des bêbêtes métalliques utilisées comme armes, qui se retournent contre leurs créateurs?

Même si Life de Daniel Espinosa est passé inaperçu, il s’avère être un excellent film de Science Fiction. Il apporte même des nouvelles idées de situations et mises en scène qui surprennent.

Bouse Planet

Ensuite il y a beaucoup beaucoup de bouses dans ce domaine. On ne les compte plus. On note 2012 de Roland Emmerich (2009), Alien Vs Predator de Paul W.S. Anderson (2004), The Island de Michael Bay (2004). Parmi le Et aussi Le jour d’après de Roland Emmerich (2004), Waterworld de Kevin Reynolds (1995). Ce dernier sonna la fin de la carrière pour Reynolds, et quasi celle de Kevin Costner.

7-Snuff

Un « vrai » snuff movie est un film dont l’objet est le tournage d’un viol et d’un meurtre qui arrive réellement. Il sont filmés par un amateur (soit le tueur lui même, soit un complice). La légende dit que ce genre de film existe vraiment, tourné pour des riches. Une enquête a été menée par Sarah Finger, qui en a écrit un livre, la mort en direct. En tous cas les snuff movies de viols existent.

Parmi les nombreux films, le seul qui me semble vraiment intéressant est Témoin Muet d’Anthony Waller (1995). Il raconte l’histoire d’une muette, témoin d’un tournage d’un snuff movie. Le film est davantage un thriller et porté par l’interprétation de Madeleine Stowe. Il y a également 8mm de Joel Schumacher (1999). Le film propose une insertion superficielle du monde du snuff, dans le cadre d’une enquête criminelle. Le snuff est ici un prétexte pour une enquête policière. En aucun cas il n’y a une réflexion du cinéaste à ce sujet.

Toujours plus loin

A serbian film de Srđan Spasojević (2010), évoqué plus haut, est particulièrement dur ( à regarder plutôt seul-e!). On ne peut mentionner Cannibal Hollocaust de Ruggero Deodato (1981), simulant un reportage sur une communauté cannibale. Je n’y a rien trouvé de très intéressant, d’autant quand on sait que des tortues ont véritablement été torturées/tuées. C’est une autre époque, mais rien de nécessaire à valoriser un film ayant peu d’attrait par ailleurs.

La plupart des autres snuff sont des « imitations » au plus près de ce que seraient les véritables snuff. A l’image de Snuff 102 de Mariono Peralta (2007) ou August Underground qui n’a pas vraiment de réalisateur, (2003). Faire du trash pour du trash, et revendiquer le film le plus horrible de tout les temps, n’est pas une démarche très pertinente. Elle n’aide pas le cinéma de genre et ses adeptes, à être respectés.

Ce genre de cinéma relève en général, plus du domaine underground. Il est vu par très peu d’amateurs du genre, via le net ou parfois des festivals. Ces films ne sont parfois même pas classés parce que les comités refusent de les voir.

8-Diabolique

Le diable, vaste sujet de cinéma. Les films évoquant le mal, traitent de personnages en proie à des démons, voire au diable. Ces histoires de possessions donnent lieu à des exorcismes pour tenter de les libérer. C’est le sous genre idéal pour traiter du bien et du mal, de nos ambivalences et paradoxes.
Souvent, c’est un peu peine perdue. Dans un monde où la religion a encore beaucoup de poids, ce sont des films qui peuvent être parfois délicats à traiter. C’est aussi pour cette raison que c’est une thématique qui fascine les cinéastes. En tout cas, c’est un genre qui ne tombe pas, il y en a plusieurs tous les ans…Il est lié évidemment au fantastique.

Le plus grand film sur le Mal est sans doute LE film d’épouvante de tout les temps: L’exorciste de William Friedkin (1973). Magistralement interprété, réalisation terrifiante, le film fait toujours autant peur aujourd’hui. Et ce, malgré les effets spéciaux qui ont vieillis. Il y aura 3 suites à L’exorciste.

As tu déjà dansé avec le diable au clair de lune?

Evil Dead de Sam Raimi, est un régal. Tout comme le remake de Fede Alvarez (2013), qui propose une lecture tout à fait différente, et qui s’avère efficace.
Depuis on a pu apprécié gentiment L’exorcisme d’Emily Rose de Scott Derrickson (2005). Mais détesté la vaste blague Le dernier exorcisme de Daniel Stamm (2010). Il y a également Stigmata de Rupert Wainwright (1999) qui livre un film convenu mais efficace.
Des films s’écartent purement de la possession mais titillent le diable comme le magnifique House of the devil (2018).

On note Le Rite de Mikaël Hafstrom (2011) qui n’a pas l’air fameux. Mais aussi Constantine de Francis Lawrence (2005), Les Ames Perdues de Janusz Kaminski (2000). Et La fin des temps de Peter Hyams (1999), ou le sympathique L’associé du Diable de Taylor Hackford (1997).
L’inoubliable Possession de Andrzej Żuławski (1981) est à voir absolument. Avec Isabelle Adjani qui livre la performance la plus incroyable que j’ai pu voir.

9-Sales gosses / maternité de l’horreur

The children – © Vertigo

Genre encore peu exploité car encore tabou mais pourtant jouissif, ce genre de cinéma est particulièrement fascinant. Comment peut on imaginer de petits têtes blondes et brunes être responsables de meurtres? Pourtant, une fois encore, c’est la réalité qui dépasse la fiction.

Le meilleur pour moi est The Children de l’anglais Tom Shankland (2009). Des parents se rendent compte que leurs enfants ont des comportements destructeurs. Ils ont du mal à réagir face à eux pour se défendre. Le film est bien amené, crédible et terrifiant.
Il existe aussi Le village des damnés de Wolf Rilla (1960) remaké par John Carpenter en 1995.
On note The Bad Seed ou Dark Touch qui met en scène des adolescentes, personnages féminins très souvent mis en scène dans l’horreur.

On ne peut passer à côté du vieillot mais néanmoins culte de Children of the Corn de Fritz Kiersch(1977). Le film est adapté du livre de Stephen King, qui donnera lieu à 8 films par la suite.
La liste ne serait pas complète sans la série des quatre films, Damien: La Malédiction, initiée par Richard Donner en 1976. Le premier valant le détour, mais le film ne m’a pas suffisamment intéressée pour regarder les autres.
Le trop méconnu Révoltés de l’an 2000 (1976) est un film incontournable.

Briser le tabou

Le tranquille Grace (2009) de Paul Solet qui filme la descente aux enfers d’une mère. Elle est prête à tout pour combler son bébé sanguinaire revenu à la vie à l’accouchement.
La notion de mère sacrificielle revient très souvent dans le cinéma de genre. Ainsi, on note Son (2021), mais aussi Blood (2022).
Le méconnu mais excellent Prevenge réalisé et joué par l’anglaise Alice Lowe (2016). Un fœtus ordonne à sa mère de tuer. Chapeau à la réalisatrice qui a eu l’idée de ce film quand elle a appris sa grossesse. Ce n’est pas tous les jours qu’une mère utilise sa grossesse pour porter à l’écran une telle histoire.

Les mères dans l’horreur

Le corps de la femme enceinte restant un mystère et une sorte d’anormalité du corps, la maternité a une place choix dans le cinéma de genre. Ces films entrent frontalement en contraste avec la représentation de la douceur, de l’espoir de vie et d’un dictat toujours présent dans la société, de la maternité.

On note ainsi les Français Baby Blood, A l’intérieur mais aussi Le Santuaire, Macabre, Chromosome 3, The baby ou encore le The mother, particulièrement dérangeant.
Huesera exposer le tiraillement d’une femme qui veut devenir mère pour se conformer mais dont la grossesse et la naissance s’avère être un véritable calvaire.
Dans le genre parentalité incorrecte, on peut regarder avec plaisir Mom and Dad réalisé par Brian Taylor en 2018. Le couple improbable Nicolas Cage et Selma Blair devient particulièrement agressif envers leurs enfants.

J’attends énormément de ce sous genre. Tout simplement car il reste encore plein de choses à explorer. Si on arrive à surpasser ce tabou, il y aurait beaucoup de thématiques à aborder. L’enfance et ses concepts, ses traumas, quel regard avoir sur ces enfants….Toute une histoire (et c’est une maman qui vous le dit).

10-Comédies d’horreur/Absurde

Planète terreur– © Dimensions Films

Un genre fait pour rigoler entre potes. Pour détendre l’atmosphère. Pour utiliser tes peurs et les désamorcer.

Ainsi, on peut relever Détention de Joseph Kahn, 2011 ou l’incontournable Shaun of the dead d’Edgar Wright, 2004).
Mais aussi le moins célèbre All Cheerleaders Die de Lucky McKee (réalisateur de The Woman, cité plus haut). C’est une vraie partie de plaisir une revanche de pom pom girls est toujours appréciée.
Par ailleurs, Planète Terreur (2007) de Robert Rodriguez est également à ne pas louper; une référence aux films grindhouse d’antan.
Dans le genre espagnol, il y a Juan of the dead d’Alejandro Bruguès (2011) qui divertit comme il faut.

Enfin, il serait dommage de se priver de l’hilarant The Voices de l’iranienne Marjane Satrapi. Un Ryan Reynolds en pleine forme dans le rôle d’un psychopathe, ami des bêtes.
Toujours dans le registre de bêtes, méfiez vous de Black Sheep de Jonathan King (II), sorti en 2008, qui est jubilatoire.
Little monsters d’Abe Forsythe, propose une hilarante comparaison entre les zombies et les enfants.

Ensuite, comment ne pas prendre son pied de féministe devant Teeth de Mitchell Lichtenstein (2007)? Une adolescente découvre que sa vulve à des dents!
Pour finir, le meilleur: l’excellent voyage du pneu tueur Rubber (2010) de Quentin Dupieux.

Ce genre est aussi l’occasion de créer beaucoup de nanars plus ou moins assumés, avec parfois une volonté d’aller le mauvais de manière un peu trop appuyée (Sharknado).

11-Home invasion

Le confinement de l’horreur

Le home invasion (l’invasion de ton chez toi en français), est un genre qui met en scène un ou plusieurs individus qui décident de s’introduire chez leur(s) victime(s). C’est un genre qui demande peu de moyens, qui peut susciter beaucoup d’effroi. On touche ici au personnel, à son environnement, sa zone de confort, où l’on se sent habituellement en sécurité.

Le plus connu est sans doute American Nightmare de James DeMonaco (2013). Dans une société où tout crime est légal pendant une nuit, des individus tentent de s’introduire dans une famille. Le film donnera lieu à 3 suites, assez inégales. Le principal défaut de tous ces films étant qu’ils n’exploitent la réflexion sociologique qui aurait pu en découler.

Toujours est il que dans la mesure où le home invasion est un genre de film peu onéreux, on peut trouver à peu près de tout niveau qualité. You’re next d’Adam Wingard (2012) fait donc parti des passables, tout comme The strangers de Bryan Bertino (2008). Bien que beaucoup l’aient dénigré, j’ai beaucoup aimé Knock Knock d’Eli Roth (Hostel), réalsé en 2015. Il fait monter un bon climax, avec ce pauvre Keanu Reeves pris au piège.

Le danger chez toi

Funny Games de Michael Haneke (2008) qui réalise ici son propre remake à Funny Games reste une énigme pour moi. Je ne parviens pas à avoir un avis sur le film. Dans le style gory gory, comment passer à côté de A l’intérieur des français Julien Maury et Alexandre Bustillo (2006). Leur première réalisation qui fera scandale, mais qui les fera connaître dans le milieu.

Pour continuer dans le malsain, on peut regarder le méconnu Malveillance de Jaume Balagueró ( Rec ), sorti en 2011. Le film cristallise la peur de toute femme: un voisin envahissant qui vous colonise petit à petit sans crier gare.
On peut noter Terreur sur la ligne de Simon West (2006), remake du film du même nom de 1979. Une babysitter doit faire face à des appels incessants qui viennent…de la maison où elle est.

Don’t breathe de Fede Alvarez (2016) est un bon petit film, où deux jeunes font face à un habitant aveugle particulièrement dangereux et efficace. Certains films ne sont pas des home invasion à proprement parler mais en utilisent les ressorts dans une partie du film. Comme dans Us (2019) du surdoué Jordan Peele. Tout comme le superbe Ghostland de Pascal Laugier (2018) avec Mylène Farmer. Et pour finir, on l’oublie parfois mais notons le très bon Panic Room de David Fincher (2002).

Dans un autre genre, mais pourtant cela reste du home invasion, le splendide Swallow de Carlo Mirabella Davis dont les espaces personnels, intimes, et géographiques de l’héroïne sont investis.

Un genre qui mériterait d’être plus exploité tant il joue sur des peurs auxquelles il est facile de s’identifier.

12-Huis clos

Là c’est plutôt le moment de trouver la clef

Le premier qui me soit venu à l’esprit est Buried de Rodrigo Cortés (2010). C’est le parfait exemple pour illustrer le huis clos: un homme est enfermé dans un cercueil. Simple mais efficace.

Cube de Vincenzo Natali réalisé en 1997 est un bon exemple. Un groupe de personnes aux compétences différentes sont prises au piège dans un cube mortel. Même si on a l’impression que les personnages passent d’une pièce du cube à l’autre, il y a bien une seule pièce qui a été construite.
Dans un autre style, le premier film de Quentin Tarantino, Reservoir Dogs sorti en 1992, est un huis clos joussif, ponctué par des dialogues malicieux.

Kubrik réussira son pari avec Shining (1980), qui enferme Jack Torrance, sa femme et son fils dans l’hôtel maléfique l’Overlook. Dans un autre genre, on peut citer Get Out (2017) de Jordan Peele. On sent petit à petit l’étau se resserer sur le héros, coincé dans la maison de sa belle famille.C’est un autre roman de Stephen King, Misery, que mettra en scène en 1990 Rob Reiner. Un écrivain cloué au lit, pris au piège d’une femme un peu trop fan de ses romans.

SnowPiercer (2013) du palmé Bong Joon-ho, adapté de la BD, est très réussi. Nous restons enfermés avec le héros qui tente tant bien que mal de lutter pour l’égalité, dans un train lancé à vive allure.
Dans le genre maso (comme à son habitude), Lars Von Trier nous propose Dogville en 2003. Une descente aux enfers théâtralisée de Grace, à la limite du soutenable. La ville est symbolisée par des traces de craies au sol.

Côté Français, on peut noter les films de Mathieu Turi, Hostile et Méandre qui exploitent le huis clos de manière totalement différente.

13-Animaux méchants

Les oiseaux – © Universal Pictures

30 millions d’ennemis

Genre encore peu exploré (sauf concernant les insectes et autres parasites), les animaux méchants sont pourtant des personnages efficaces pour nous faire vaciller.

On pense évidemment à l’animal qui a rendu toutes les plages vides lors de sa sortie. Le grandiose Jaws de Steven Spielberg, qui reste toujours autant efficace (1975 je vous rappelle!).
Cujo de Lewis Teague (1983), encore adapté d’un roman de Stephen King, nous montre comme le gentil chien Beethoven, devient une machine à tuer. Le très moyen Werewolf d’Adrian Panek arrive tout de même à dégager une atmosphère bien propre, avec ces gamins à l’abandon.

On notera évidemment Les oiseaux d’Alfred Hitchcock (1963). Il montre à quel point n’importe quel animal semblant inoffensif peut être transformé en être inquiétant.
Doté d’une belle affiche, Stung pourrait également se classer dans les comédies. Ces guêpes folles attaquent une petite fiesta donnée dans un jardin. Savoureux.
Enfin, pour celles et ceux qui ont une peur des êtres visqueux, passez votre chemin concernant La nuit des vers géants de Jeff Lieberman (2017).
Comment oublier le génial Black Sheep de Jonathan King qui arrive à faire passer des moutons pour de véritables machines à tuer. Et on y croit (oui oui).

Il existe une floppée de films concernant les diverses espèces de serpents et crocodiles. Le dernier en date étant l’impersonnel mais efficace The Crawl (2019) d’Alexandre Aja. Ce dernier doit avoir un problème avec les animaux dans l’eau, puisqu’il nous avait déjà gratifié de Piranha 3D en 2010 (dont il a honte).
Ces films sont souvent l’occasion de pointer la capacité des êtres humains à se prendre pour Dieu, considérant les animaux comme des objets ou une denrée qui leur ai dû.

La représentation des animaux méchants prend un tournant avec Vermines, car si les araignées attaquent c’est finalement surtout car elles réagissent à un environnement hostile qu’elles n’ont pas choisies. Le réalisateur Sebastien Vanicek, est pleinement investi dans la reconnaissance du droit des animaux.

14-Giallo

Le genre du giallo est italien. C’est en fait le précurseur du slasher, car on retrouve déjà des tueurs armés de couteaux. Dominés par Dario Argento ou Mario Bava, ce sont des films avec des couleurs et une manière de cadrer très spécifique. A la manière de tableaux presque. Il y a par exemple, une ambiance particulière, un peu surjouée, très théâtralisée. C’est un genre que j’apprécie peu, j’ai du mal à rentrer dedans.
Le lien entre sexe et sang est très clair, et s’exprime souvent à travers une enquête policière qui a peu d’importance.

Je suis très partagée sur l’œuvre de Dario Argento. J’ai beaucoup aimé Suspiria (1977) et Les frissons de l’angoisse (1975), ou encore Ténèbres (1980). Mais je n’ai pas été embarquée par Le syndrome de Stendhal (1996) ou Trauma (1993). On peut noter Une hache pour la lune de miel de Mario Bava (1970).
En France, Hélène Cattet et Bruno Forzani réalisent des propositions tout à fait étonnantes avec L’étrange couleur des larmes de ton corps (2014). Je n’ai pas adhéré du tout. Ils ont aussi réalisé Laissez bronzer les cadavres (2017).Ils ont le mérite de présenter des films tout à fait originaux. Et rendent le cinéma de genre encore plus diversifié.
Je ne suis pas experte de ce sous genre, y étant peu sensible.

15-Body Horror

Grave – © Wild bunch

Le body horror fait référence aux films qui traitent du corps, de notre rapport à lui, à ses changements. Ce sont souvent des films dits graphiques, c’est à dire sanglants.

Je commence par mon chouchou, l’inclassable Grave de Julia Ducournau, qui a retourné le monde du cinéma en 2016. Pourquoi? Parce que son film a été nominé 6 fois aux Césars. Même s’il n’a rien remporté, c’est la première fois qu’un film de genre (en plus réalisé par une femme!) a une telle reconnaissance de la profession. Donc oui, c’est remarquable.
Toujours réalisé par une femme, Dans ma peau (2002) de Marina de Van est marquant. Il narre l’exploration d’une femme sur son corps, à travers diverses expériences tranchantes. C’est touchant, il y a une dimension très personnelle qui se ressent.
Dans un style plus mainstream, Green Inferno d’Eli Roth propose une sorte de remake de Cannibal Hollocaust, sans la dimension snuff. Mais ça reste un film où le corps est au centre (de toutes les expérimentations).

La plupart des films de David Cronenberg (La mouche, Crash, Vidéodrome) s’ancrent dans le body horror.
Martyrs (2008) de Pascal Laugier place le corps, objet de toutes les tortures. Et ne nous épargne rien. On pourrait le classer presque dans le torture porn mais je ne pense que sa place y soit. L’idée n’est pas de trouver les pires sévices, mais bien d’arriver à un objectif précis, en faisant souffrir.
Comme oublier la trilogie Human Centiped de Tom Six dont le concept totalement hors limites a rendu célèbre son auteur.
On peut également noter Rabid des soeurs Soska.
Le body horror est un excellent sous genre pour traiter des thématiques féministes. En témoigne The Substance, Starry Eyes ou Men.

16-Folk Horror

The wicker man – © British Lion

Le folk horror est un sous gens s’inspirant de rites, de traditions païennes. C’est donc un genre très lié à la notion de secte, de communauté. C’est un sous genre qui me parle moins généralement dû au fait que j’ai toujours du mal à entrer en empathie avec les personnages. Je me demande toujours comment ils peuvent suivre des traditions, des principes aussi dénués de sens, ou dangereux.

Midsommar d’Ari Aster évidemment que j’ai trouvé magnifique et dont les propos de fond sont pertinents mais qui ne m’a pas embarquée. On peut noter The Sacrament de Ti West, mais le film culte du genre est The Wicker Man de Robin Hardy et Les démons du maïs de Fritz Kiersch.

Les films de sorcières sont très liés au folk horror de par la dimension de dynamique de groupe. On note ainsi The Witch, Season of the witch, The lords of salem ou Sleepy Hollow.

17-Elevated Horror

Us – © Universal Pictures

Ce terme a commencé à apparaitre au milieu des années 2010, bien qu’on peut considérer des oeuvres comme du « elevated » bien avant cette période.
Ce sont des films de genre dont la mise en scène, une photo soignées qui normalement, servent un propos sérieux ou profond. Mais au delà de ça, développent des ambiances travaillées, avec parfois une certaine lenteur, qui permet de poser des personnages, des enjeux (ou pas).

C’est un terme galvaudé à mon sens, qui renforce l’idée qu’il y a un « bon » et un « mauvais » cinéma. Car ces films ont peut être une esthétique léchée, mais est-ce qu’ils vont raconter plus de choses intéressantes pour autant? Je ne crois pas.

Les plus connus comme tels sont notamment les films de Jordan Peele (Get Out, Us), qui pour le coup, sont merveilleux de mises en scène et de propos. Ces films sont même des sacrés contre points de vue sur le cinéma majoritairement blancs.
Remi Weekes a emboité le pas, néanmoins avec moins de brio avec His House, qui reste pour moi un tour de force.

Les réalisateurs emblématiques de ce sous genre sont Ari Aster avec les oeuvres d’art Hérédité et Midsommar, et Robert Eggers avec The Witch et The Lighthouse. Ces 2 réalisateurs ont le point commun de proposer des films avec des ambiances et des photographies radicalement différentes. Noir et blanc, lumière éclate, pièces sombres…que l’on aime ou pas ces oeuvres, on constate souvent une réelle maitrise des cadres et des couleurs, à l’intérieur d’esthétiques très diverses.

On peut aussi mettre des oeuvres aussi différentes que Gretel & Hensel, The Lodge ou Under The Skin, Relic. Ces films ont le point commun d’infuser une atmosphère contemplative, baignée dans un fond horrifique qui ne quitte jamais le film.

18- Les créatures

Les créatures horrifiques pullulent dans le cinéma de genre. Vampires, loup-garou, blobs, créatures nocturnes non identifiées, Frankenstein, mais encore tout simplement des objets de la vie quotidienne, difficile d’établir une liste exhaustive.
L’une des plus vieilles créatures représentées en masse au cinéma est le vampire. Cela s’explique par le fait que sa représentation est issue d’imaginaires collectifs dont la population se servait pour expliquer des phénomènes qu’elle saisissait mal (comme le fait d’enterrer des vivants sans s’en rendre compte).
Dracula, Nosferatu sont les principaux personnages représentant le genre du film et les films sur le sujet se succèdent, c’est un genre qui ne s’est jamais démodé. A noter que la première créature vampire vraiment écrite est Camilla dont Bram Stoker s’inspira allègrement.

On a dont le vampire fancy dans les différentes adaptations de Dracula, celui proche du zombie dans 30 jours de nuit, ou encore le vampire marginalisé dans Vampires ou Near Dark. On a les version cheesy avec le vampire qui brille au soleil dans Twilight.
Les vampires féminines sont moins souvent citées mais il y a pourtant Nous sommes la nuit ou Bit, en passant par Jacok’s wife. On a également des films qui questionnent des sujets de société comme le suicide adolescent dans Vampire humaniste cherche suicidaire consentant ou la condition des femmes dans A girl walks home alone at night. Le vampire est une créature passionnante pour évoquer des concepts philosophiques comme le temps qui passe, le rapport à la mort, à la nourriture, à l’addiction (comme Bliss et The addiction) ou la marginalité.
La relecture de Frankenstein sous le prisme du racisme avec The angry black girl and her monster est pertinente, drôle et politique.

Les vampires ont une place de choix dans les films de genre. Il faut voir Morse, le film touchant du suédois Tomas Alfredson (2008). Cela donnera suite à un remake: Laisse moi entrer de Matt Reeves (2010). Le classique Entretien avec un vampire de Neil Jordan (1994) nous offre sûrement une des meilleurs performance de Tom Cruise. Vous ne pouvez pas manquer le détonnant Une nuit en enfer de Robert Rodriguez (1990).

Les loups garou sont moins présents au cinéma et il est plus difficile de représenter efficacement la transformation. Pour autant on trouve là aussi un peu tous les styles. Il y a le vieux Loup garou d’Universal Monsters, le loup garou adolescent dans le culte Loup garou de Londres, les mauvais Loup garou de Paris et Cursed. On ne peut pas passer à côté du récit initiatique féminin de la saga Ginger Snaps.
Mais on trouve des films de genre qui adoptent un ton plus sérieux et moins fantastiques comme When animal dreams, Bloodthirsty ou Wolf.
Des propositions insolites comme Tiger Stripes, film poétique Malaisienne, tout comme Les Bonnes manières.

Ça mord

Et pour finir avec des bêbêtes, on craque toujours sur les Gremlins (1984) de Joe Dante. Il remettra le couvert avec des jouets anti Toy Story avec l’excellent sous estimé Small Soldiers (1998).

Les créatures non identifiées ne sont pas en reste avec le Blob ou encore les nocturnes de The Descent. On peut de nouveau citer The Substance, mais aussi Gueules Noires. Sur fond de airbnb douteux, on peut noter l’efficace Barbarian. Mais on peut déjà remonter à L’étrange créature du lac noir ou tout simplement Loch Ness. Ces créatures symbolisent très souvent une peur, mais surtout la matérialisation d’un trauma.
Les créatures tueuses se trouvent aussi dans nos objets quotidiens qui en ont visiblement marre d’être au service des humains. On a donc L’ascenceur qui dévore les gens mais aussi les vêtements maléfiques avec la robe tueuse de In Fabric ou les jeans à éviter dans Slaxxx, sans oublier les canapés rebelles de Killer Sofa. C’est toujours un délice de voir des objets anodins détournés pour en faire des machines à éliminer l’indésirable.

19- Foundfootage

Style popularisé par Le projet Blair Witch, le foundfootage est un genre de film d’horreur où le spectateur est face à des images littéralement « trouvées » (donc plutôt dans un style documentaire). L’idée est de brouiller les frontières entre le réel et la fiction et c’est précisément sur ce point que la campagne marketing du Projet Blair Witch a très très bien fonctionné. Une partie du public était persuadé que les trois protagoniste du film avaient disparus.

Si les origine se situent plutôt du côté de Cannibal Holocaust, une floppée de film a suivi le succès et et la rentabilité incroyable de Blair Witch (que personnellement ne m’a pas parlé du tout), avec notamment la saga Rec (dont le premier est une grande réussite), Paranormal Activity ou VHS.
On a également The Bay, Cloverfield dans un style SF, Gallows et Catacombes dans un genre purement horrifique.
Je suis très très difficile en foundfootage car le côté « image sale » qui bouge partout ne me procure aucune sensation d’effroi. Par ailleurs les effets tombent souvent à plat car je repère très vite les moments de totale incohérence quand il n’est pas possible qu’un personnage filme une scène.
Mais le foundfootage a l’avantage d’être très souvent un choix idéal pour Halloween.

20- Screenlife

C’est pour moi un dérivé du foundfootage dans le sens où il y a une illusion d’images qui défilent en direct sans montage.
La caractéristique principale est que le public voit un écran comme si lui l’utilisait. On voit des clics, des textes tapés au clavier, des conversation en webcam…on est plongé au coeur même du film, et donc de l’action. C’est pour moi le sous genre qui se rapproche le plus du gameplay d’un jeu vidéo par exemple.
Le pionnier est The Den, qui utilisait la plateforme Chatroulette (oui les anciens connaissent) qui permettait de mettre en relation totalement au hasard des gens aux quatre coins du monde. C’est peu dire que le concept avait ses risques et c’était devenu un vrai sujet en 2010.

Unfriended a surtout popularisé ce sous genre et je dois dire qu’il est particulièrement anxiogène. Celui qui me marquera le plus est sans doute Megan is missing tant il fait appel à des faits divers dont nous entendons parler tous les jours ou presque.
Mais on peut aussi tomber dans le très mauvais comme Safer at home qui déborde de sexisme, ou Spree qui utilise les abîmes des influenceurs et qui aurait pu être intéressant, mais qui se vautre dans trop d’incohérences.
Certains mélangent le foundfootage et le screenlife comme Host qui reste un divertissement correct, ou Searching.

Le message de ces films est clair: il s’agit de pointer les dangers et les dérives du web qu’on avait du mal à constater vraiment il y a 15 ans, mais qui actuellement sont tellement évidentes, que c’est un genre qui a du mal à se renouvelle et à proliférer.